Le procureur ne s'est pas laissé attendrir à la vue d'Oscar Pistorius debout sur ses moignons nus, vulnérable. "Nous demandons qu'une sentence de quinze ans soit prononcée, au minimum. Nous demandons qu'une longue peine d'emprisonnement soit imposée", a énoncé le procureur, au cours de son réquisitoire. Quinze ans de prison est la peine minimum prévue par la loi sud-africaine pour un meurtre, mais les juges ont le droit de l'adoucir en cas de circonstances exceptionnelles.
Susciter la pitié. Au cours de l'audience, retransmise en direct à la télévision, Oscar Pistorius, vêtu d'un short de cycliste et d'un t-shirt, le visage défait, s'était levé, avait quitté ses prothèses, avant de faire un fébrile aller-retour, sur ses moignons, devant la salle pleine à craquer du tribunal de Pretoria. L'avocat de l'ancien champion paralympique avait tenté de renforcer la scène : "Il est trois heures du matin, il fait noir, il est sur ses moignons. Sans ses prothèses, son équilibre est précaire et il n'est pas capable de se défendre", a lancé Barry Roux, alors que Pistorius se rasseyait, de nouveau en larmes, loin de l'image de l'invincible champion qu'il renvoyait il y a quatre ans lorsqu'il courait aux jeux Olympiques de Londres.
La thèse du cambrioleur défendue par l'avocat. Le 14 février 2013, Oscar Pistorius tirait quatre balles sur sa compagne depuis trois mois, la mannequin et présentatrice Reeva Steenkamp, à travers la porte des WC de la salle de bains de leur domicile. L'avocat de l'ex-athlète a tenté une dernière fois de démontrer que Pistorius, terrorisé, avait tiré dans la panique en se croyant attaqué chez lui par un cambrioleur. Le procureur a tenté de contrer cette vision pitoyable, en rappelant que l'accusé de 29 ans avait été un athlète de haut niveau, "capable de s'aligner aux côtés de personnes valides" et que son handicap seul ne pouvait pas être retenu comme excuse pour son acte.
Sentence le 6 juillet. Fin 2014, Oscar Pistorius avait été condamné en première instance à cinq ans de prison ferme pour homicide involontaire. Après un an passé en prison, il a été placé en résidence surveillée. Mais le parquet avait fait appel du verdict et finalement obtenu la condamnation de l'athlète pour homicide volontaire. Cette nouvelle audience avait pour but de déterminer une nouvelle peine. La sentence sera rendue le 6 juillet a indiqué la juge Thokozile Masipa.