"La priorité, c'est qu'on revienne à une solution politique, qu'on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza", a déclaré Emmanuel Macron ce samedi lors d'une émission consacrée à la francophonie. Le président français se prononce donc pour l'arrêt des livraisons à Israël d'armes qui sont utilisées dans la bande de Gaza.
>> LIRE AUSSI - Israël s'apprête à commémorer l'attaque du 7 octobre, la guerre se déplace vers le nord
Pas de commentaire de la part de Tsahal
Une déclaration qui a du mal à passer pour le porte-parole de l'armée israélienne, Olivier Rafowicz, interrogé par Europe 1. "Je ne ferai aucun commentaire sur la déclaration du président de la République. Si une action doit avoir lieu, elle aura lieu chez nous, à l'échelon politique", explique-t-il, rappelant qu'encore "101 otages sont aux mains du Hamas".
"Cette guerre est reliée aussi à l'influence et l'impact de l'Iran qui menace de destruction totale l'État d'Israël", poursuit-il, reprenant les mots du Guide suprême. "Nous espérons toujours que nos amis, nos alliés dont la France fait partie (...) soient avec nous dans cette guerre contre le terrorisme", soulignant que la France avait participé à la défense de l'État hébreu lors de l'attaque iranienne en début de semaine dernière.
Pas de réaction politique immédiate
Pour ce qui est de la classe politique israélienne, il n'y avait pas encore eu de réaction officielle en début de soirée. Le repos hebdomadaire du samedi s'est achevé à 18 heures, heure française, soit trois heures après la sortie du chef de l'État. En général, les politiciens ne s'expriment pas publiquement pendant cette journée. Toutefois, le fait que ni le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ni le chef de la diplomatie Israël Katz, ne réagissent est le signe d'un certain manque d'empressement.
Il est cependant possible qu'en haut lieu, à Jérusalem, l'on soit en train de peser soigneusement les mots qui seront employés, étant donné le rôle que pourrait éventuellement jouer la France dans un éventuel règlement diplomatique des tensions entre Israël et le Liban, même si on n'en est pas encore là.
Il est à prévoir que les dirigeants israéliens insistent sur le moment, mal perçu en Israël, qui a été choisi par le président français pour évoquer un embargo sur les armes, à l'avant-veille de la date fatidique du 7 octobre 2024, le premier anniversaire des massacres perpétrés par le Hamas.
Netanyahu dit "honte" à Macron
C'est à 20h40, heure française, que Benjamin Netanyahu a critiqué samedi le président français et les dirigeants des pays qui ont appelé à l'arrêt des livraisons d'armes à Israël dans la cadre de la guerre contre le Hamas palestinien à Gaza et le Hezbollah au Liban.
"Alors que Israël combat les forces de la barbarie dirigées par l'Iran, tous les pays civilisés devraient se tenir fermement aux côtés d'Israël. Pourtant, le président Macron et d'autres dirigeants occidentaux appellent maintenant à des embargos sur les armes contre Israël. Ils devraient avoir honte", a déclaré M. Netanyahu dans un communiqué de son bureau.