Après plus de deux ans d'élaboration, Donald Trump a dévoilé mardi son plan pour tenter de résoudre le conflit israélo-palestinien. Le président américain a notamment évoqué la reconnaissance officielle de Jérusalem comme capitale d'Israël, ou encore une solution "réaliste à deux États". Pour l'ancien ambassadeur de la France aux Etats-Unis, Gérard Araud, ce plan "est le plus pro-Israélien jamais imaginé à Washington". "L’administration américaine ne parle plus aux Palestiniens depuis deux ans, il est donc probable que les Palestiniens vont refuser ce plan", a analysé le diplomate, mardi soir sur Europe 1.
>> A LIRE - ÉDITO : le plan de Trump au Proche-Orient est "mort-né"
"Les Palestiniens ne se font plus beaucoup d'illusions"
L'ancien ambassadeur de France aux États-Unis et en Israël voit dans ce plan une "manœuvre électorale", alors que le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, allié proche de Donald Trump, a récemment été inculpé par la justice israélienne. "Il a des difficultés pour les prochaines élections (les législatives israélienne auront lieu le 2 mars prochain, ndlr). Trump vient à son secours en lui offrant le plan le plus pro-Israélien qu’on n’ait jamais imaginé à Washington. L’administration américaine ne parle plus aux Palestiniens depuis deux ans, il est donc probable que les Palestiniens vont refuser ce plan", estime Gérard Araud.
"Les Palestiniens ne sont plus vraiment représentés par l’Autorité palestinienne, qui est vieille et accusée de corruption. La population ne se fait plus beaucoup d’illusions sur ce qu’elle va obtenir", poursuit-il. Donald Trump a également présenté un volet économique, promettant 50 milliards de dollars d’investissements d'investissements sur dix ans dans les Territoires palestiniens et les pays arabes voisins. "Le calcul de Trump est de dire : ce qu’on vous offre n’est pas beau, mais vous allez avoir une manne financière extraordinaire, c’est le mieux que vous pouvez espérer. Croire à la solution politique, non, mais la solution économique peut-être", juge Gérard Araud.
"Pour les pays arabes, la priorité n'est pas la question palestinienne"
Ce plan, nettement favorable à Israël, pourrait-il provoquer un nouvel embrasement dans la région ? L'ancien ambassadeur n'y croit pas. "Pour les pays arabes, la priorité n’est pas la question palestinienne mais iranienne. L’autorité palestinienne dira non, mais je ne sais pas où en est la population palestinienne", a conclu Gérard Araud.