Quelques heures après la prise de parole du Premier ministre, Mariano Rajoy, qui a demandé au Sénat de suspendre de ses fonctions le gouvernement catalan afin de convoquer de nouvelles élections pour empêcher la sécession de la Catalogne, le président du gouvernement catalan s'est exprimé à son tour. En catalan, puis en castillan, Carles Puigdemont a appelé le parlement de Catalogne à se réunir : "Je demanderai au parlement qu'il convoque une séance plénière" pour répliquer aux décisions du gouvernement espagnol, a-t-il expliqué sans dire clairement que son intention est de faire voter l'indépendance du Parlement catalan.
"La pire attaque envers la constitution catalane depuis Franco". Il a toutefois affirmé que les Catalans ne pouvaient pas accepter les mesures prises par Madrid, "qui représentent une violation de notre gouvernement et de la démocratie catalane", a-t-il détaillé. "Le gouvernement espagnol a réalisé la pire attaque envers la constitution catalane depuis Franco. Il a piétiné l'expression populaire et le droit des élus".
Les "valeurs européennes" sont "en danger". Jeudi, Carles Puigdemont avait menacé de convoquer le parlement régional pour proclamer l'indépendance si le gouvernement déclenchait l'article 155. Mais samedi soir il n'a pas prononcé le mot "indépendance" dans son allocution. S'adressant aux Européens en anglais, il a assuré que les "valeurs européennes" étaient "en danger". Il a aussi prévenu les Espagnols, en castillan, qu'ils pouvaient s'attendre "à d'autres abus".
Madrid veut prendre toutes les manettes de l'administration de la Catalogne, de la police autonome à la radio et la télévision publiques, et placer le parlement régional sous tutelle. Ces mesures devraient être approuvées d'ici le 27 octobre par le Sénat, où le parti de Mariano Rajoy est majoritaire.