"Puigdemont en prison !" : des milliers de personnes ont manifesté samedi à la mi-journée à Madrid pour le maintien de la Catalogne en Espagne, au lendemain du vote au parlement catalan d'une déclaration d'indépendance qui pose un défi sans précédent à l'État depuis 40 ans. "Ce qui s'est produit en Catalogne est une honte", s'insurgeait Carlos Fernandez, un ingénieur des mines de 41 ans, qui a rejoint à la mi-journée quelques milliers de personnes sur la place Christophe-Colomb.
Une manifestation clairsemée. Et d'ajouter : "et ce qui s'est passé ensuite aussi", en dénonçant la convocation d'élections par le gouvernement central de Mariano Rajoy, qui a dissous vendredi soir le parlement catalan, dominé par les indépendantistes, et destitué le président séparatiste de la région, Carles Puigdemont. Pour cet ingénieur, "rien ne changera dans deux mois", quand ce scrutin doit en principe être organisé, le 21 décembre, et le risque d'une escalade est bien réel. L'assistance était plus clairsemée que lors des dernières manifestations pour l'unité de l'Espagne organisée par la Fondation pour la défense de la nation espagnole. "S'il y a moins de monde, c'est parce que les gens pensent que la décision d'hier a tout réglé", estimait, découragé, Carlos Fernandez.
A Madrid, des manifestants demandent l'incarcération du président catalan Carles Puigdemont #AFPpic.twitter.com/0AJQbe0sKj
— Agence France-Presse (@afpfr) 28 octobre 2017
Interdire les partis indépendantistes. À la manifestation participaient aussi des représentants de la droite, dont Pablo Casado, un des dirigeants du Parti populaire au pouvoir. La "Catalogne n'a jamais été indépendante et elle ne le sera jamais", a-t-il déclaré en soulignant que la "démocratie y a été restaurée" en appliquant la Constitution. Le parquet a annoncé vendredi qu'il enclencherait dans les jours qui viennent des poursuites pour "rébellion" à l'encontre de Carles Puigdemont, une charge passible de 30 ans de prison. "L'Espagne ne se rend pas", lisait-on sur une banderole déployée par un groupe d'extrême droite, Hogar Social, tandis que certains participants encourageaient un groupe de manifestants tenant des drapeaux de la légion espagnole. "Nous voulons que les partis indépendantistes soient interdits. Car, s'il y a des élections, c'est eux qui dirigeront à nouveau la Catalogne", déclarait Candida Jimenez, une retraitée.