Un ouvrier népalais du bâtiment a été "licencié" pour avoir parlé à une délégation de l'ONU des conditions de travail au Qatar, pays hôte du Mondial-2022 de football, ont indiqué mardi des sources concordantes.
L'Organisation internationale du travail (OIT) de l'ONU a pris au sérieux cet incident et envisage de l'examiner lors d'une réunion en novembre de son organe directeur qui enquête sur des allégations de "travail forcé" au Qatar. "L'OIT a suivi de près cette affaire (...) afin de s'assurer que les droits de ce travailleur népalais sont pleinement respectés et protégés", a déclaré Corinne Vargha, directrice du département des normes internationales du travail à l'OIT.
La possibilité d'une enquête sur le traitement des travailleurs migrants. "Cette affaire a été soulevée lors de la dernière discussion en mars 2017 au Conseil d'administration de l'OIT à la suite d'une plainte déposée contre le Qatar pour non-respect de deux conventions de l'organisation, à savoir la Convention sur le travail forcé et la Convention sur l'inspection du travail". "Elle sera examinée à nouveau par le Conseil d'administration à sa session de novembre 2017", a-t-elle ajouté. Selon elle, l'OIT pourrait à cette occasion ouvrir une enquête formelle sur le traitement réservé aux travailleurs migrants au Qatar.
L'ouvrier de 29 ans aurait passé deux semaines en prison. Le licenciement de cet ouvrier népalais qui s'est produit en mars 2016 a été confirmé par deux syndicats. Des responsables de l'International Trade Union Confederation (ITUC) ont estimé que le licenciement était "un acte de représailles de la part de son employeur". Selon ce syndicat, le travailleur de 29 ans a passé deux semaines en prison après avoir perdu son emploi.
Un parrain local pour pouvoir changer d'employeur. En vertu du système "kafala", en vigueur au moment des faits, tous les travailleurs étrangers au Qatar avaient besoin d'un parrain local pour pouvoir changer d'employeur ou quitter le pays. Ce Népalais n'était pas employé sur les chantiers du Mondial. Il a été finalement autorisé à rester dans le pays et a été embauché par différents employeurs. Le ministère du Travail du Qatar a assuré que cet ouvrier avait quitté son emploi en violation des réglementations mais que son cas avait été résolu.
"Le travailleur a obtenu un statut légal au Qatar et tous les litiges financiers ont été réglés avec son ancien employeur. Le gouvernement peut confirmer qu'il a été en contact avec l'OIT au sujet de la résolution de cette affaire", a indiqué le ministère. Le Qatar affirme avoir fait de grands progrès dans le domaine du droit du travail en introduisant d'importantes réformes.