Quand Bill Clinton avouait à Tony Blair son "amour" pour Lionel Jospin

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Europe1.fr avec AFP , modifié à
Cette confidence est l'une des pépites du livre de transcriptions de conversations téléphoniques entre Clinton et Blair entre 1997 et 2000

Des conversations téléphoniques. Lionel Jospin, "Hillary et moi nous l'aimons et aimons sa femme": c'est l'aveu enflammé qu'avait fait en 1998 le président américain de l'époque Bill Clinton auprès du Premier ministre britannique Tony Blair, à propos du chef du gouvernement français de la gauche plurielle. C'est l'une des pépites de 500 pages de transcriptions de conversations téléphoniques entre Clinton et Blair entre 1997 et 2000, rendues publiques par la bibliothèque présidentielle du locataire démocrate de la Maison Blanche (1993-2001).

Les deux dirigeants échangent alors régulièrement sur l'Irlande du Nord, le Kosovo, le Proche-Orient ou l'économie européenne, les dossiers chauds de l'époque, selon ces documents déclassifiés par la bibliothèque Clinton mais dont certains propos de M. Blair restent censurés.

Des échanges de 1997 à 2002. A l'occasion de l'arrivée au pouvoir en France du socialiste Jospin, Premier ministre de 1997 à 2002, son homologue travailliste britannique s'inquiète auprès du démocrate américain des "eaux agitées de l'Union monétaire européenne avec la victoire de Jospin", dans un appel daté du 10 juin 1997. "Mais cela pourrait t'offrir un peu plus d'espace", tente de rassurer Clinton. "Ouais, peut-être que cela va m'offrir plus de place", consent Blair, les deux hommes se donnant du "Bill" et du "Tony".

Puis ils discutent de l'économie française et de son fort taux de chômage. "C'est tout simplement très difficile de demander à un gouvernement socialiste (...) de ne rien faire d'autre que de couper les dépenses quand on a 13% de chômage", juge le président des Etats-Unis. "C'est tout à fait exact et si tu fais ça en gardant le franc fort, tu étrangles vraiment l'économie", approuve le Britannique, avant la naissance de l'euro.

L'admiration de Clinton. Un an plus tard, le 31 juillet 1998, les deux hommes reparlent de Jospin, après une visite du Français à Washington. "Hillary et moi, nous l'aimons et aimons sa femme", s'enflamme Clinton, avant de conclure par une analyse des relations américano-françaises. Le président remarque que "l'anti-américanisme est inné" en France, tant "à gauche" que chez les "gaullistes". Mais, ajoute Clinton à propos de Jospin: "J'ai toujours tellement admiré ce type".