Des partisans du gouvernement iranien ont défilé samedi, en réaction au mouvement de contestation né la semaine dernière.
Des partisans du gouvernement iranien ont défilé samedi pour la quatrième journée consécutive, en réaction au mouvement de contestation sans précédent depuis 2009 qui a débuté la semaine dernière et que Téhéran impute à des puissances étrangères. Des images diffusées par les chaînes de télévision publiques ont montré des manifestants rassemblés à Amol, Semnan ou Shadegan, brandissant des drapeaux iraniens en criant "Mort à l'Amérique !", "Mort à Israël !" et "Mort à la Grande-Bretagne !".
Baisse de la mobilisation. Le mouvement de contestation qui a débuté le 28 décembre, lorsque le gouvernement a annoncé son intention d'augmenter les prix du carburant et de réduire des aides aux plus démunis, s'est étendu à 80 villes et communes rurales. Le bilan donné par les autorités iraniennes est de 22 morts et à un millier d'arrestations. D'après des Iraniens contactés vendredi dans plusieurs localités, le durcissement de la répression et le déploiement des gardiens de la Révolution dans plusieurs provinces ont entraîné une nette baisse de la mobilisation.
"De l'intérieur de la société iranienne". Cependant, le mouvement "est amené à durer", a estimé Sébastien Regnault , chercheur en sciences sociales auteur de La modernité iranienne, qui était l'invité samedi dans l'émission C'est arrivé cette semaine, sur Europe 1. "Car ce qui s'est passé vient de l'intérieur de la société iranienne", dont une partie aspire à davantage de liberté. "Elle conteste un certain enfermement de la part du régime", a précisé le spécialiste. "Les tensions qui ont été exprimées en 2009 s'expriment encore aujourd'hui et devraient s'exprimer encore longtemps."
Le gouverneur de la province de Mashhad, d'où le mouvement est parti, a annoncé samedi via l'agence de presse Isna, que 85% des manifestants interpellés avaient été libérés après s'être engagés par écrit à ne pas récidiver. Les manifestants ayant un casier judiciaire, ou ceux soupçonnés d'atteinte aux biens (incendie de deux-roues ou dégâts sur bâtiments publics) ont été déférés à la justice, a ajouté le gouverneur, Ali Rashidian.