Depuis le début du conflit ukrainien, et encore plus avec le conflit au Proche-Orient, les Etats-Unis donnent l’impression d'avoir toujours un coup d’avance concernant l’annonce des lancements de missiles par les belligérants. Et ce n’est qu'une impression, car les forces américaines possèdent une arme spatiale redoutable digne de la science-fiction, appelée SBIRS.
Jeudi dernier, la Russie tirait sur l’Ukraine un missile dit de portée intermédiaire à têtes multiples, un engin de 50 tonnes capable de voler sur plus de 5.000 kilomètres. Un lancement de missiles par les belligérants appréhendé par les États-Unis, dotés d'une arme spatiale leur permettant d'avoir toujours un coup d'avance sur ces annonces : le SBIRS (space based infrared system).
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Une constellation de satellites
"Le SBIRS, pour système spatial de détection infrarouge, est une constellation de satellites qui détecte et traque les départs de missiles à travers le monde", indique le commandement des systèmes spatiaux américains dans une vidéo. Nombre de satellites dédiés : six, nombres de satellites associés : inconnus. Les engins sont placés sur trois types d’orbites complémentaires pour utiliser au mieux leurs capteurs ultra-sensibles.
"Chaque satellite a deux senseurs infra-rouges, un scanner d’alerte de lancement de missiles qui précède la détection terrestre et un détecteur d’activités dirigé sur les régions choisies", ajoute le commandement américain.
Un investissement jugé rentable
"Non seulement ils voient la chaleur, mais ils sont capables de voir que cette chaleur bouge. Nous avons des opérateurs capables d’analyser les sources de chaleur qui se déplacent rapidement et d’en déterminer l’origine, en particulier pour un missile balistique, c’est absolument crucial", explique au Wall Street Journal le général Saltzmann, chef des opérations des forces spatiales américaines.
Tout se joue dans les premières minutes des lancements, quand la chaleur permet de savoir où va le missile pour l’intercepter ou se protéger. Quand le moteur s’éteint, l’engin refroidit et est plus difficile à détecter. Le SBRIS a coûté et coûte très cher : des milliards de dollars très discutés au début du projet, mais plus maintenant, preuve étant faite de l’avance stratégique qu’il donne à Washington.