Les casques blancs syriens pourraient recevoir le prix Nobel de la paix. 1:00
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Arianne Lavrilleux avec M.Be , modifié à
3.000 citoyens se sont engagés pour porter secours aux survivants des bombardements en Syrie. Ces "casques blancs" syriens sont donnés favoris pour recevoir le prix Nobel de la paix vendredi.
INTERVIEW

Ils risquent leur vie pour sauver celle des autres. Les casques blancs syriens sont donnés favoris pour recevoir vendredi le prestigieux et symbolique prix Nobel de la paix. Ces secouristes issus de la société civile accourent après chaque bombardement pour tenter de sauver les survivants. Dans tout le pays, ils sont quelque 3.000 volontaires. 145 ont été tués depuis le début du conflit. A Alep, sous le déluge de feu qui s'abat sur la ville, ils s'accrochent à leur devise : "Sauver une vie, c'est sauver l'humanité".

"On court les mains nues pour secourir les gens". "C'est comme en enfer. En deux semaines, on s'est pris 2.000 raids aériens... Ils bombardent un endroit et juste un peu plus tard, ils le bombardent à nouveau pour tuer les secouristes. Je veux retrouver mon ancien travail, ma maison, mais ça n'arrête jamais", confie à Europe 1 Ammar Salmo, chef des casques blancs dans la deuxième ville du pays. "Aujourd'hui, on dit en Syrie que l'humanitaire est devenu un crime. Les médecins sont tués. Trois de nos centres ont été attaqués et deux entièrement détruits. On a plus de voitures, on court les mains nues pour secourir les gens", poursuit cet homme épuisé.

Selon Jean-Pierre Filiu, invité d'Europe 1 vendredi, la guerre menée en Syrie est faite contre la population : "Il y aurait eu 400 victimes dans les quartiers révolutionnaires d'Alep ces derniers jours, dont seulement une dizaine de combattants", assure-t-il.

"Une victoire pour tous les civils syriens". "Si on a le prix Nobel de la paix, ça ne sera pas une victoire seulement pour les casques blancs mais pour tous les civils syriens... pour montrer au monde qu'il y a des Syriens qui veulent la paix", espère Ammar Salmo. Les casques blancs syriens sont des civils, des médecins parfois mais aussi des professeurs, des ouvriers. Et au fur et à mesure que le conflit s'aggrave, "des soldats qui ont fait défection et qui ont quitté leurs armes ont rejoint la défense civile", raconte Ammar Salmo.

Dans le gouvernorat d'Alep, ils sont 500 volontaires, dont 120 rien que dans les quartiers Est de la ville, assiégés par le régime de Bachar al-Assad. Pour Ammar Salmo, deux semaines après la rupture du cessez-le-feu, le régime et son allié russe s'apprêtent à lancer une offensive terrestre. Une bataille qui n'est pas prête de donner un peu de répit à ces citoyens-sauveteurs.

Regardez la bande-annonce du documentaire que Netflix leur consacre :