L'ex-chef rebelle Jean-Pierre Bemba, dont l'exclusion de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo a été confirmée lundi soir par la Cour constitutionnelle, a dénoncé mardi une "parodie d'élection". "C'est très inquiétant, au delà même de ma personne, le fait que l'on choisisse des opposants", a réagi sur France 24 Jean-Pierre Bemba, investi par un parti d'opposition au scrutin de décembre qui doit désigner le successeur de Joseph Kabila.
"La Cour constitutionnelle est aux ordres du pouvoir en place (...). Tout ça n'est qu'une mise en place qui veut que le candidat du pouvoir puisse ne pas avoir de candidat sérieux devant lui", a-t-il poursuivi.
Acquitté par la CPI. Nous allons "assister à une parodie d'élection" en décembre, a estimé l'ancien rebelle, qui avait été acquitté en appel par la Cour pénale internationale (CPI) de sa condamnation à dix-huit ans pour crimes de guerre et contre l'humanité commis par sa milice en Centrafrique. Mais la CPI l'avait condamné dans une affaire annexe, pour "subornation de témoins", une condamnation qui a motivé son exclusion de la présidentielle selon la Cour constitutionnelle.
Pour la Cour constitutionnelle congolaise, "la subornation de témoins est une circonstance aggravante dans l'infraction de corruption" en RDC. "C'est en bon droit que la Céni a conclu à l'inéligibilité de Jean-Pierre Bemba".
Les partisans de Jean-Pierre Bemba affirment au contraire que la subornation de témoins est différente de la corruption et ne fait pas partie des motifs d'invalidation d'une candidature, selon la loi électorale.