Un citoyen français a été libéré lundi trois jours après son enlèvement par des hommes armés appartenant à un groupe d'autodéfense dans l'est de la République démocratique du Congo, a appris l'AFP de source officielle. Le Français "enlevé vendredi dans le secteur de Mwenga par des Maï-Maï Raïa Mutomboki, a été libéré lundi soir après des tractations avec ses ravisseurs et sans versement d'une caution", a déclaré Dominique Bofondo, administrateur du territoire de Walungu dans le Sud-Kivu.
Enlevé avec une trentaine de civils vendredi. "Il travaillait dans la région pour une organisation américaine spécialisée dans le secteur de l'environnement", a précisé une source à l'ambassade de France à Kinshasa. Un capitaine des FARDC (Forces armées de la RDC) "qui était enlevé en même temps que lui et une trentaine de civils, ont également été libérés". "Mais le chef d'antenne adjoint de l'Institut congolais de la conservation de la nature (ICCN) a malheureusement trouvé la mort lors de cette embuscade", a ajouté Dominique Bofondo. Après une intervention de l'armée vendredi, "une trentaine de personnes kidnappées ont été libérées à l'exception de l'officier et du Français", a-t-il expliqué.
Des groupes "d'autodéfense". La faction des Maï-Maï Raïa-Mutomboki, miliciens d'un groupe local d'autodéfense qui ont détenu le Français et l'officier, est basée à Walungu, territoire situé à 60 km au sud-ouest de Bukavu, capitale du Sud-Kivu. Les Maï-Maï sont des groupes "d'autodéfense" constitués sur une base essentiellement ethnique. Pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003), nombre de ces groupes ont été armés par le pouvoir pour combattre les envahisseurs ougandais ou rwandais. Certains n'ont jamais désarmé. L'Est congolais, constellé de groupes armés nationaux et étrangers, est déchiré par plus de vingt ans de conflits armés, alimentés par des différends ethniques et fonciers, la concurrence pour le contrôle des ressources minières de la région et des rivalités entre puissances régionales. Les enlèvements d'humanitaires et d'autres Congolais sont fréquents dans la région.