Turquie, Istanbul, referendum crédit : BULENT KILIC / AFP - 1280 1:36
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Jean-Sébastien Soldaïni, envoyé spécial à Istanbul, édité par M.R. , modifié à
Au sein même de la majorité qu'Erdogan se pensait acquise, des voix dissidentes se font entendre et certains des soutiens du président pourraient voter "non".  
REPORTAGE

Le président turc réussira-t-il son pari ? Receip Erdogan demande à son peuple d'en faire un "hyper-président". Les bureaux de vote sont ouverts depuis ce dimanche matin pour un référendum crucial. Les Turcs vont se prononcer sur une réforme constitutionnelle. Si le "oui" l'emporte, les pouvoirs du président seraient considérablement renforcés. Il n'y aurait d'ailleurs plus de Premier ministre en Turquie. Mais rien n'est fait. Le scrutin s'annonce très serré. 

Erdogan n'a pas pu convaincre. Malgré une série de quatorze scrutins sans défaite, Recep Tayyip Erdogan peine cette fois à convaincre au sein de son propre camp. Ali est un ancien militant de l'AKP, le parti présidentiel, et il a choisi de voter contre la réforme. "En tous cas, ce ne sera pas une plus large victoire d'Erdogan. Parce qu'Erdogan n'a pas pu convaincre tous les conservateurs. Donc s'il perd trois-quatre-cinq points, ça vient de son électorat qui a des problèmes avec lui. Donc ils vont sans doute voter 'non'". 

Des ultra-nationalistes partisans du "non". Recep Erdogan perd aussi certains de ses alliés du parti ultra-nationaliste. En faveur de la réforme au départ, Fatih a revu sa position après avoir lu le texte en profondeur. "Le nationalisme turc, c'est la supériorité de la loi, le respect des droits de l'homme et le pluralisme politique. Ces trois principes sont fondamentaux pour nous. Mais il apparaît que cette réforme constitutionnelle est contre nos idées et nos principes." Les ultra-nationalistes comme Fatih sont de plus en plus nombreux à afficher leur préférence pour le "non". Ils pourraient bien être les arbitres de ce scrutin.