Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a remanié jeudi son gouvernement, désignant deux nouveaux entrants à la Défense et aux Affaires étrangères, dans le but de restaurer une confiance en chute libre.
Deux nouveaux ministres. Itsunori Onodera est nommé à la Défense (une fonction qu'il avait déjà occupée quelques années plus tôt) après la démission de Tomomi Inada la semaine dernière. Fumio Kishida, chef de la diplomatie depuis fin 2012, est quant à lui remplacé par Taro Kono. Fumio Kishida, qui prend un poste important au sein du Parti libéral-démocrate (PLD) présidé par Shinzo Abe, est souvent présenté comme visant ultérieurement la place de ce dernier.
Maintient des fidèles. Acculé à montrer qu'il est réceptif à la chute vertigineuse dans les sondages et à la défiance envers l'exécutif, Shinzo Abe a néanmoins gardé ses deux plus fidèles lieutenants depuis son retour au pouvoir fin 2012 : le ministre des Finances et vice-Premier ministre Taro Aso et le porte-parole Yoshihide Suga. Le ministre du Commerce et de l'Industrie, Hiroshige Seko, qui détient ce portefeuille depuis un an précisément, est aussi reconduit.
Un remaniement prudent. Le Premier ministre avait en fait un choix limité, devant agir en jaugeant le poids des différents clans de son parti. Sans compter que les têtes populaires qu'il aurait pu recruter n'étaient pas forcément enclines à répondre positivement, "considérant qu'il n'est pas bon pour elles d'intégrer un gouvernement Abe", a expliqué, avant le remaniement, Takashi Ryuzaki, ex-chef du service politique de la chaîne privée TBS. Échaudé par des précédents fâcheux, "il a sélectionné plutôt des personnes expérimentées, des vétérans, car il veut au maximum éviter les gaffes de langage", a commenté un analyste politique sur la chaîne NHK.
Des bourdes et une attitude arrogante. La dégringolade de l'exécutif dans les enquêtes d'opinion découle non seulement de bourdes, mais aussi de la conduite de Shinzo Abe lui-même, ont souligné les médias, y compris ceux qui lui étaient initialement favorables. Outre des soupçons de favoritisme envers des amis, il est reproché au Premier ministre, fort d'une majorité écrasante au Parlement, d'avoir privilégié ces derniers temps le vote de lois controversées qui lui tiennent à coeur sur la Défense ou la sécurité, et d'avoir eu une attitude arrogante.