Des sites de production du groupe automobile Renault ont été mis à l'arrêt samedi en France en raison de la vague de cyberattaque mondiale, qui a touché l'entreprise, a-t-on appris auprès de la direction.
Une mesure de protection. L'arrêt de la production "fait partie des mesures de protection qui ont été prises pour éviter la propagation du virus", a déclaré un porte-parole de la marque au Losange, sans préciser le nom des sites concernés. "On est en train de faire le tour des usines", a précisé le porte-parole. Selon une source syndicale, l'usine de Sandouville (Seine-Maritime), qui emploie 3.400 salariés, est notamment concernée.
Un impact minime sur la production. "Nous sommes impactés par cette cyberattaque, la production de nuit a été touchée mais heureusement ce week-end, il n'y avait pas de production complète prévue, seulement une production marginale dans l'emboutissage", a confirmé le responsable communication de l'usine.
"Toutes les équipes techniques sont sur place pour faire un diagnostic, procéder à une analyse technologique et engager une action pour reprendre la production au plus vite", a ajouté ce responsable, évoquant une reprise de la production "dès lundi matin". Selon la direction du constructeur automobile, "une action" a été mise en place vendredi soir, "dès que la cyberattaque a été détectée". "On fait le nécessaire pour contrer" ce piratage informatique, a-t-on assuré.
Un site Renault touché en Slovénie. Outre les sites en France, une usine d'une filiale de Renault en Slovénie, Revoz, a été touchée, selon un porte-parole de cette entité, qui a fait état d'un arrêt de la production dans l'usine de Novo Mesto. "Nous pouvons confirmer que vendredi 12 mai, des problèmes ont affecté une partie du système informatique de Revoz, entraînant un arrêt de production pendant la nuit. Elle reste suspendue samedi. Les problèmes sont principalement liés à la France où certains sites de Renault ont aussi subi des dysfonctionnements", selon la porte-parole.
Un système de rançon. La cyberattaque, "d'un niveau sans précédent" selon Europol, a été réalisée à l'aide d'un logiciel de rançon. Ce dernier verrouille les fichiers des utilisateurs et les force à payer une somme d'argent sous forme de bitcoins pour en recouvrer l'usage. Renault est la première entreprise française à reconnaître avoir été affectée par cette cyberattaque massive, qui a atteint de nombreux pays, dont la Grande-Bretagne, l'Espagne, le Portugal, le Mexique, l'Australie et la Russie.
Livreur et hôpitaux touchés. En Grande-Bretagne, plusieurs hôpitaux ont été visés. Le piratage a contraint les antennes médicales à des annulations de rendez-vous et à la redirection de certains patients vers d'autres services. Aux États-Unis, le géant de livraison de colis FedEx a reconnu avoir lui aussi été infecté.
Des institutions russes impactées. En Russie, la Banque centrale a annoncé samedi que le système bancaire du pays avait été visé par une cyberattaque massive, ainsi que plusieurs ministères, et que les pirates avaient tenté de forcer les installations informatiques du réseau ferroviaire. Le ministère russe de l'Intérieur a également annoncé avoir été touché par un virus informatique, mais n'a pas précisé s'il s'agissait de la même attaque.