Au pouvoir depuis 30 ans, le président de la République du Congo, Denis Sassou-Nguesso, va pouvoir se présenter une troisième fois à la présidence. Le projet de nouvelle Constitution lui permettant de se représenter en 2016 "a été adopté" à l'issue du référendum de dimanche, où 72,44% des électeurs ont voté, selon les résultats officiels annoncés mardi à Brazzaville.
Un oui à 92,96%. Le oui a obtenu "92,96%" des suffrage exprimés, a déclaré le ministre de l'Intérieur Raymond Mboulou lors d'une allocution à la télévision nationale ajoutant que le "texte de nouvelle constitution entrerait en vigueur dès sa promulgation par le président de la République".
Des soupçons de trucage. La veille, Pascal Tsaty Mabiala, un des chefs de l'opposition, qui avait appelé à boycotter les urnes, avait estimé que la participation n'avait pas dépassé "10%". Denis Sassou Nguesso a subi "un camouflet", avait-il déclaré, "les Congolais ne se sont pas déplacés, c'était le mot d'ordre que nous avions donné".
Selon les observations de plusieurs journalistes à Brazzaville et Pointe-Noire, la deuxième ville du pays, dans le sud, et les informations récoltées dans plusieurs autres grandes villes dans diverses régions, les électeurs semblent avoir largement boudé les urnes dimanche.
31 ans à la tête du pays. Le projet de constitution soumis au référendum de dimanche fait sauter les deux verrous interdisant à Denis Sassou Nguesso de briguer un troisième mandat présidentiel en 2016 : la limite d'âge et celle du nombre des mandats. Revenu au pouvoir par les armes en 1997, Denis Sassou Nguesso, qui avait dirigé le Congo de 1979 à 1992, cumule plus de 31 ans à la tête du pays.