L'ancien chef de la diplomatie américaine John Kerry, l'un des artisans de l'accord de Paris sur le climat, a ironisé dimanche sur la décision de retrait du président Donald Trump et sa volonté affichée de renégocier le texte.
Donald Trump ne renégociera pas l'accord. "Quand Donald Trump dit, 'eh bien, nous allons négocier un meilleur accord', vous croyez qu'il va sortir et trouver un meilleur accord ? C'est comme O.J. Simpson disant qu'il va sortir et trouver le véritable assassin", s'est moqué John Kerry sur la télévision NBC, en allusion à l'ex-star du football américain qui fut acquitté pour le meurtre de son ancienne épouse.
"Tout le monde sait qu'il ne va pas le faire parce qu'il n'y croit pas", a tonné John Kerry au sujet des déclarations jeudi du président sur une éventuelle renégociation de l'accord de Paris, ce qu'ont d'ailleurs exclu les pays européens. "S'il y croyait, il ne serait pas sorti de Paris", a encore ironisé l'ancien secrétaire d'État qui avait jeté tout son poids dans les dernières négociations à Paris fin 2015.
L'Amérique a abandonné son leadership. À l'instar de nombre de responsables politiques, diplomates, experts, John Kerry a une nouvelle fois déploré que "l'Amérique ait abandonné son leadership [sur le climat] de manière unilatérale [alors que] depuis des années, même les présidents républicains [George Bush père et fils] avaient poussé dans cette direction".
Une décision insensée. Pour l'ancien vice-président américain Al Gore, également héraut de la lutte contre le réchauffement climatique, la décision de Donald Trump est "insensée", "dangereuse" et "indéfendable". Sortir de l'accord de Paris "sape la position de notre nation dans le monde et menace la capacité de l'humanité à résoudre la crise" climatique, a-t-il dénoncé sur FoxNews.
"L'Amérique d'abord". En revanche, l'ambassadrice américaine à l'ONU Nikki Haley a assuré sur CNN et sur CBS que le président Trump croyait bien au changement climatique et à la responsabilité humaine. De son côté, Scott Pruitt, administrateur de l'Agence de protection de l'environnement (EPA) et grand climato-sceptique, a également affirmé sur FoxNews que "le président avait indiqué que le climat changeait". "Ce qui est important, c'est ce qu'a fait le président jeudi en plaçant l'Amérique d'abord". Vendredi, Scott Pruitt s'en était pris aux pays européens, accusés de vouloir affaiblir l'économie américaine, et aux "exagérateurs du climat".