Deux personnes ont été tuées dimanche dans le sud de l'Inde par des coups de corne lors d'un rodéo traditionnel de taureaux, une manifestation autorisée par le Premier ministre Narendra Modi malgré l'avis contraire de la cour suprême. Lors de ce rodéo, des taureaux déchaînés se sont échappés du village de Rapoosal (province de Pudukottai, Etat du Tamil Nadu), tuant deux personnes et en blessant 28 autres, a rapporté l'agence Press Trust of India (PTI), citant la police locale.
Des milliers de manifestants. La Cour suprême avait interdit l'an dernier le Jallikattu, un rodéo traditionnel, à la suite d'une plainte de groupes de défense des animaux qui accusent les participants au festival de cruauté envers les taureaux. Des milliers de personnes avaient manifesté au cours des derniers jours à Chennai, capitale du Tamil Nadu, et dans d'autres villes, poussant le chef de l'exécutif de cet Etat à se rendre à New Delhi pour demander au Premier ministre d'annuler la décision de la Cour suprême, ce qu'il a fait vendredi.
Dompter un taureau à mains nues. "Nous sommes très fiers de la riche culture du Tamil Nadu. Tous les efforts sont déployés pour répondre aux aspirations culturelles des tamouls", avait affirmé le Premier ministre samedi sur Twitter. Le gouverneur du Tamil Nadu avait promulgué l'ordre exécutif samedi soir, permettant ainsi la reprise du festival dès dimanche. Tradition tamoule, le jallikattu voit des jeunes hommes essayer de dompter à mains nues un taureau lâché en plein air. Mais les organisation de défense des animaux soutiennent que les bestiaux sont maltraités, accusant leurs éleveurs de leur faire boire de l'alcool pour les rendre moins stables ou de leur lancer de la poudre de piment au visage juste avant de les lâcher pour les énerver.
Mobilisation de plusieurs célébrités. Les organisateurs de ce festival assurent qu'il n'est fait aucun mal aux animaux et défendent cette coutume comme étant partie intégrante du patrimoine de la région. Plusieurs célébrités du cinéma tamoul, traditionnellement très influent dans le sud de l'Inde, ainsi qu'une star de cricket indien avaient exprimé leur soutien aux manifestants. Des centaines de personnes ont été arrêtées la semaine dernière par la police et accusées d'avoir organisé illégalement des rodéos locaux, malgré la décision de la Cour suprême.