Le Parlement roumain a donné lundi un avis favorable à l'organisation d'un référendum sur la lutte contre la corruption proposé par le président Klaus Iohannis en réaction à des projets gouvernementaux controversés d'assouplissement de la législation. Adopté à l'unanimité, cet avis consultatif du Parlement intervient au quatorzième jour d'un mouvement de contestation populaire sans précédent depuis la chute du communisme, qui a fragilisé la majorité social-démocrate. Il revient maintenant au président de centre droit Klaus Iohannis de proposer une date et une question précise pour cette consultation.
Le président maintient son initiative face à l'abrogation du décret. Le président roumain s'est opposé frontalement aux projets d'allègement des lois anticorruption formés par le gouvernement de gauche avec lequel il cohabite depuis janvier. La mobilisation populaire et les critiques de l'Union européenne ont conduit le Premier ministre Sorin Grindeanu à abroger le 5 janvier un décret allégeant les poursuites pour abus de pouvoir, qui avait été adopté sans consultations et de nuit fin janvier. Le chef du PSD, Liviu Dragnea, poursuivi pour abus de pouvoir aurait ainsi pu échapper à une condamnation, selon ses détracteurs. Comme le lui autorise la Constitution, le chef de l'Etat a tout de même maintenu son initiative d'organiser un référendum destiné à confirmer la poursuite de la lutte contre la corruption et pour l'intégrité de la fonction publique.