Alors que la rue conteste un décret assouplissant la législation anti-corruption, le Premier ministre roumain campe sur ses positions.
Le Premier ministre roumain social-démocrate s'est montré résolu jeudi à maintenir un décret assouplissant la législation anti-corruption, contesté dans la rue par des manifestations sans précédent dans le pays depuis la fin du communisme. Interrogé à l'issue d'une réunion de son parti (PSD) sur l'hypothèse d'un retrait de cette révision pénale, Sorin Grindeanu a répondu "non". "Nous avons pris une décision au sein du gouvernement et nous allons de l'avant", a-t-il ajouté alors qu'au moins 200.000 personnes ont manifesté à travers la Roumanie mercredi soir contre ce décret adopté mardi.
Le président accusé de déstabiliser le gouvernement. À ses côtés, le puissant chef du PSD, Liviu Dragnea, a dénoncé "une tentative de déstabiliser le gouvernement par des moyens plus ou moins légaux", mettant en cause "une campagne de mensonges et de désinformation". Il a accusé le chef de l'Etat, le président de centre droit Klaus Iohannis, avec lequel le gouvernement est en guerre ouverte, d'être "l'auteur moral des violences" qui ont émaillé la fin de la manifestation entre des groupes isolés de manifestants et les forces de l'ordre.
Des manifestations sans précédent. Les manifestants s'étaient rassemblés mercredi à Bucarest et dans plusieurs villes de Roumanie , formant une mobilisation sans précédent depuis la chute du communisme en 1989, pour dénoncer la révision du code pénal initiée le PSD au pouvoir depuis un mois après avoir remporté les législatives en décembre. Le texte pourrait permettre à plusieurs hommes politiques d'échapper à des poursuites pénales, mais Liviu Dragnea, qui comparaît en ce moment dans un procès d'emploi fictif, a affirmé qu'il ne pourrait pas en bénéficier.