La Première ministre britannique Theresa May, affaiblie par son échec aux législatives du 8 juin, doit appeler mardi l'opposition à l'aider à mettre en oeuvre le Brexit, tentant ainsi de rebondir un an après son arrivé au pouvoir.
"Gagner la bataille des idées". Prenant acte de la "réalité différente" à laquelle elle est confrontée depuis le scrutin, qui a vu son parti conservateur perdre la majorité absolue au Parlement, Theresa May doit demander aux autres formations de l'aider "à relever les défis" qui se posent au pays, qui vient d'ouvrir les négociations de sortie de l'Union européenne avec Bruxelles. "Dans ce nouveau contexte, il est encore plus important de défendre notre politique et nos valeurs, et de gagner la bataille des idées au Parlement et dans le pays", doit souligner Theresa May dans son discours dont des extraits ont été diffusés lundi. Elle demande donc aux partis de "venir avec leurs idées sur la façon de relever ces défis".
Une autorité perdue ? Son échec aux législatives a considérablement affaibli l'autorité de la cheffe du gouvernement et les rumeurs sur son remplacement n'ont cessé depuis. D'après le tabloïd Mail on Sunday, l'ancien vice-président du parti, Andrew Mitchell, a ainsi affirmé lors d'une réunion avec des députés conservateurs qu'elle avait "perdu son autorité", et que sa "faiblesse" imposait au parti de "trouver un nouveau leader". Mais d'après son numéro deux au gouvernement Damian Green, son appel à un soutien de tous les partis est "une façon adulte de faire de la politique".
Des positions divergentes sur le Brexit. Theresa May, élue à la tête de son parti le 11 juillet 2016 dans la foulée du référendum ayant voté la sortie de l'UE, a jusqu'ici défendu un Brexit "dur", avec sortie du marché unique européen et reprise du contrôle des frontières. Mais les élections l'ont mise en porte à faux et son gouvernement peine à exprimer une position claire et harmonisée sur le Brexit. Son ministre des Finances Philip Hammond défend ainsi une approche conciliante dans les négociations avec Bruxelles, afin de préserver l'économie britannique.
Allant dans le même sens, un groupe transpartisan a été créé au Parlement en vue "d'obtenir la relation la plus proche possible" avec l'UE, tout en "gardant toutes les options ouvertes" dans les négociations avec Bruxelles.
Ce nouveau groupe est co-dirigé par une ancienne secrétaire d'Etat conservatrice, Anna Soubry, et le travailliste Chuka Umunna, tous deux pro-européens convaincus, et soutenu par le parti europhile libéral-démocrate.