Le quartier général du groupe paramilitaire Wagner en Russie, situé à Saint-Pétersbourg (nord-ouest), a assuré lundi qu'il continuait d'opérer "normalement", deux jours après la rébellion avortée de son chef Evguéni Prigojine. "Malgré les événements qui ont eu lieu, le Centre continue de fonctionner 'normalement', conformément à la législation de la Fédération de Russie !", a indiqué Wagner dans un communiqué, alors que le sort du groupe --démantèlement, intégration dans l'armée ou statu quo ?-- reste incertain.
"Le recrutement continue", assure Wagner
Plus tôt lundi, des sources internes à Wagner avaient affirmé que le groupe continuait de recruter dans plusieurs régions. "Le recrutement continue", a rapporté à l'agence de presse officielle TASS un employé de la ville de Novossibirsk, en Sibérie.
Devant le bâtiment accueillant le groupe à Novossibirsk, les affiches publicitaires à l'effigie de Wagner étaient de nouveau accrochées lundi, selon TASS, après avoir été retirées samedi. "Nous travaillons sur rendez-vous, tous les jours", a également confirmé à TASS un employé dans la ville de Tioumen, à 2.000 km à l'est de Moscou.
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Les contours de l'accord passé samedi soir entre Evguéni Prigojine et Moscou pour résoudre la crise inédite entraînée par la rébellion armée de Wagner restent à ce stade flous. Le Kremlin assure qu'aucun combattant de Wagner ayant suivi Evguéni Prigojine dans sa révolte ne sera poursuivi pénalement, mais nul ne sait ce qu'il va advenir réellement de l'organisation. Le Kremlin a assuré que Evguéni Prigojine se rendra au Bélarus, mais il n'est pas réapparu en public depuis la fin du coup de force.
Nombreux recrutements dans les prisons russes
Plus tôt lundi, le président du comité de la Douma sur la législation et la construction de l'État, Pavel Kracheninnikov, avait annoncé que les personnes condamnées par la justice russe ne pourront plus être recrutées par des "organisations militaires privées" telles que Wagner.
Wagner avait pourtant recruté de nombreux combattants dans les prisons russes, avec l'aval du gouvernement, pour les envoyer sur le front en Ukraine, mais depuis plusieurs mois le Kremlin avait théoriquement interdit une telle pratique.
Avant, ces groupes "pouvaient recruter ceux qui étaient condamnés et conclure des contrats avec eux. Maintenant, une procédure différente a été adoptée selon laquelle les contrats ne sont conclus qu'avec le ministère de la Défense", a déclaré Pavel Kracheninnikov à des journalistes, citées par l'agence Interfax.