C'est jour d'élection présidentielle en Russie. Les habitants sont appelés à voter pour leur prochain président et devraient, selon toute vraisemblance, maintenir Vladimir Poutine au pouvoir : les sondages le créditent de 70% des suffrages. C'est aussi ce que vise le Kremlin, mais les opposants au président russe redoutent des fraudes. Pour éviter les manipulations, ils se sont alliés et ont mis leurs militants en commun pour scruter les opérations de vote. Ils se sont préparés depuis des semaines, ont appris à photographier d'éventuelles irrégularités avec leur smartphone pour les envoyer sur un serveur spécial.
Deux personnes par bureau à Moscou. Ces derniers jours, Olga les a consacrés à bien répartir les équipes pour quadriller Moscou. "Notre but est d'avoir au moins deux personnes par bureau de vote dans la capitale. Ils vont s'assurer qu'il n'y a pas de bourrages d'urnes, pas de tricherie et à la fermeture des bureaux ce soir à 20 heures, ils vont rester pour surveiller le dépouillement et faire leur propre compte", explique cette militante. Leur attention se portera notamment sur la participation. En dessous de 70%, cela affaiblirait la légitimité de Vladimir Poutine.
Risque de manipulation. Aktyum craint d'ailleurs que ce chiffre ne soit manipulé. "L'expérience des votes précédents nous montre que les chiffres de participation ont souvent été de 10% dans les bureaux où il y avait des observateurs alors que ça montait jusqu'à 90% là où on n'était pas présents. Il faudra aussi qu'on livre pour chaque bureau un résultat qui est le plus proche possible de la réalité dépouillée", détaille-t-il. A la fin de la journée, ces observateurs comme ils se surnomment, suivront les bulletins dépouillés jusqu'à la commission centrale. Là, ils compareront leurs propres chiffres avec ceux des procès-verbaux.