Le gouvernement russe a proposé le nom de l'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder pour entrer au conseil d'administration du géant pétrolier semi-public Rosneft, sous sanctions occidentales. Dans un décret publié vendredi soir sur le site du gouvernement russe et signé par le Premier ministre Dmitri Medvedev, le gouvernement donne les sept noms qu'il compte soumettre au vote des actionnaires réunis en assemblée générale fin septembre. Cette instance passera alors de neuf à onze membres.
Gerhard Schröder apparaît comme candidat au poste d'administrateur indépendant, comme Oleg Viouguine, Donald Humphreys et Matthias Warnig qui sont déjà membres du conseil d'administration. Pour représenter l'Etat russe, le gouvernement présente les noms du directeur général de Rosneft Igor Setchine, du conseiller du Kremlin Andreï Belooussov et le ministre de l'Energie Alexandre Novak.
Du gaz au pétrole ? Chancelier social-démocrate de l'Allemagne de 1998 à 2005, Gerhard Schröder est connu pour être un ami de longue date du président russe Vladimir Poutine, avec qui il a fêté ses 70 ans dans un palais de Saint-Pétersbourg en pleine crise ukrainienne. Il s'est publiquement déclaré contre l'adoption de sanctions à l'encontre de la Russie. Il est actuellement à la tête du comité d'actionnaires de la société contrôlée par Gazprom exploitant le gazoduc Nord Stream, qui distribue le gaz russe à l'Allemagne via la mer Baltique.
Une entreprise en forme. Après avoir grossi sur les ruines de Ioukos, le groupe de l'opposant Mikhaïl Khodorkovski démantelé par la justice, Rosneft a connu une croissance considérable depuis 15 ans jusqu'à devenir l'un des plus gros producteurs d'hydrocarbures dans le monde. Contrôlé à 50% par l'Etat russe, il est dirigé par Igor Setchine, un proche de Vladimir Poutine très influent. Il fait partie des sociétés sanctionnées par les Occidentaux en raison de la crise ukrainienne.