Russie : trouver un remplaçant à l'ambassadeur français dont la retraite approche, un casse-tête pour le Quai d'Orsay

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William Molinié / Crédits photo : Kirill KUDRYAVTSEV / AFP , modifié à

Une nouvelle affaire d’ingérence qui se dessine derrière les cercueils déposés au pied de la tour Eiffel. Moscou met la pression sur la France, y compris dans la capitale russe où le poste d'ambassadeur est devenu quasi invivable. L’actuel émissaire français doit quitter ses fonctions dans quelques semaines.

L'affaire des cercueils déposés au pied de la tour Eiffel continue de rebondir. Selon les informations d'Europe 1, un des interpellés est en lien avec l'affaire des mains rouges sur le mémorial de la Shoah. La Russie met la pression sur la France, y compris concernant le poste d'ambassadeur à Moscou. Officiellement, Pierre Lévy est atteint par la limite d'âge. 

"Vous évoluez dans un environnement dégradé et inamical"

Le 6 août prochain, l'ambassadeur de France en Russie fera valoir ses droits à la retraite : "Il n'en peut plus, il est au bout du rouleau", souffle une source bien informée. Il faut dire que depuis l'invasion de l'Ukraine, le Kremlin n'a pas ménagé l'émissaire français qui est très régulièrement convoqué au ministère des Affaires étrangères à Moscou. Pour des raisons parfois futiles. 

Par exemple, des journalistes russes refoulés par l'Élysée à un sommet du G20, ou un ressortissant russe contrôlé par les policiers à la sortie d'une gare parisienne. Les déplacements de l'ambassadeur en dehors de la résidence sont régulièrement émaillés d'incidents avec les autorités policières locales, très tatillonnes. "C'est un poste compliqué. Vous évoluez dans un environnement dégradé et inamical", euphémise un diplomate. 

Reste à savoir qui pour remplacer Pierre Lévy. Surtout, si un nom se dégage, le Kremlin lui accordera-t-il un visa et ses lettres de créances ? Plusieurs noms vont être testés auprès des Russes. En cas de désaccord, l'actuel numéro 2 de l'ambassade sera nommé chargé d'affaires pour faire l'intérim. Ce jeu d'affectations est un bon baromètre de la relation franco-russe. Les États-Unis et le Royaume-Uni, eux, ont été autorisés récemment à renouveler leur émissaire.