Un journaliste d'investigation qui a notamment écrit sur la présence de mercenaires russes en Syrie a trouvé la mort après être tombé du balcon de son appartement situé au cinquième étage, les enquêteurs affirmant lundi ne pas déceler d'éléments étranges dans ce décès.
Maxime Borodine est mort à l'hôpital dimanche des suites de ses blessures, à Ekaterinbourg, ont rapporté les agences de presse russes. Il travaillait pour le journal Novyi Dien (Nouveau Jour, en russe) et avait récemment fait état de la mort de mercenaires russes en Syrie, des employés d'une société militaire privée connue sous le nom de "Groupe Wagner". Il écrivait aussi régulièrement sur la corruption et le crime organisé.
"Aucun signe qu'un crime a été commis". "Il n'y a pas de raisons d'ouvrir une affaire criminelle. Plusieurs versions sont à l'étude, dont celle de l'accident, mais il n'y a aucun signe montrant qu'un crime a été commis", a déclaré le Comité d'enquête local à l'agence TASS lundi. Contacté par l'AFP, le Comité d'enquête a refusé de commenter cette affaire.
Une mort "très préoccupante". Le représentant pour la liberté des médias de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), Harlem Désir, a affirmé que la mort de Maxime Borodine était "très préoccupante". "J'appelle les autorités à mener une enquête rapide et approfondie", a-t-il écrit sur Twitter lundi.
Death of journalist Maxim Borodin in #Russia is of serious concern. I call on the authorities for a swift and thorough investigation. #JournoSafe
— OSCE media freedom (@OSCE_RFoM) 16 avril 2018
Les commanditaires de ces crimes, rarement arrêtés. Depuis la chute de l'URSS, nombre de journalistes ont été tués ou passés à tabac en Russie, mais les commanditaires de ces crimes sont rarement appréhendés. Selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), une ONG ayant son siège est à New York, 58 journalistes ont été tués en Russie depuis 1992.