Une icône de la justice américaine dont la mort bouleverse l'élection présidentielle américaine, prévue en novembre. Ruth Bader Ginsburg, juge progressiste nommée à la Cour suprême des Etats-Unis, est décédée le 18 septembre dernier à l'âge de 87 ans. Son petit-fils, l'acteur Paul Spera, revient sur la dernière volonté de sa grand-mère : "ne pas être remplacée tant qu'un nouveau président n'aura pas prêté serment". "Elle aurait aimé pouvoir rester au-delà cette élection", assure-t-il. "Elle voulait continuer aussi longtemps que possible dans son travail de juge".
Son décès bouleverse l'équilibre entre conservateurs et progressistes au sein de l'institution judiciaire. En effet, un juge à la Cour suprême est nommé à vie et lorsqu'un des neufs postes se libèrent, le président des Etats-Unis doit nommer un successeur. Le magistrat est ensuite auditionné par le Sénat, puis confirmé par un vote. En 2016, après le décès du juge Antonin Gregory Scalia, Barack Obama n'a pas pu nommer le juge de son choix, sa décision étant bloquée par la majorité républicaine. Ces derniers invoquaient l'élection présidentielle approchante, souhaitant laisser aux électeurs le choix du nouveau juge en fonction de la sensibilité du nouveau président.
"Un exemple pour moi"
Cette fois, Donald Trump, candidat du parti Républicain à sa réélection, n'a cependant l'intention d'attendre et a mis en doute la dernière volonté de la juge progressiste. Il doit annoncer samedi le nom de la candidate choisie pour la remplacer. Jeudi, au moment de se recueillir devant la dépouille de "RBG", le président a d'ailleurs été hué aux cris de "Honorez son souhait" ou encore "Dégagez le par le vote". Les républicains disposent d'une majorité de 53 sièges sur 100 à la Chambre haute et leur chef, Mitch McConnell a déjà fait savoir qu'il organiserait un vote si Donald Trump annonce son choix.
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Ruth Bader Ginsburg avait été nommée en 1993 à la haute cour par le président Bill Clinton et jouissant d'une grande popularité. Pionnière de la lutte pour l'émancipation des femmes, elle a également défendue d'autres évolutions de la société américaine, se rapprochant des plus jeunes sur des questions comme l'avortement ou le mariage homosexuel. "C'était une femme magnifique. On était très proches. J'ai eu beaucoup de chance de la connaître pendant 34 ans", confie Paul Spera. "Elle habitait à Washington, j'ai grandi à New-York, et il y avait cela de particulier que c'était une grand-mère qui n'était pas à la retraite", se souvient-t-il.
"C'était très important pour moi, car c'était un exemple", confie-t-il, peiné de ne pas pouvoir assister à l'hommage à son aïeule, pour cause de coronavirus.