La commissaire européenne aux Affaires sociales, Marianne Thyssen, a demandé mercredi à la compagnie aérienne Ryanair de "respecter la loi" européenne, à deux jours d'une grève européenne de son personnel de cabine vendredi. "Le respect du droit communautaire n'est pas quelque chose sur lequel les travailleurs devraient avoir à négocier, ni quelque chose qui peut être fait différemment d'un pays à l'autre", a prévenu Marianne Thyssen à l'issue de sa rencontre à Bruxelles avec le directeur général de la compagnie, Michael O'Leary, à la demande de ce dernier.
Grève vendredi. Ryanair a prévu mercredi de supprimer 150 vols vendredi à cause d'une grève qui aura lieu en Espagne, en Belgique, aux Pays-Bas, au Portugal, en Italie et en Allemagne. La compagnie irlandaise revoit ainsi à la baisse le nombre d'annulations après une première estimation de 190 suppressions de vols, et estime qu'elle assurera plus de 92% de ses vols prévus ce jour-là.
"Ce n'est pas le pavillon de l'avion qui détermine la loi". Les syndicats réclament de meilleures conditions de travail et l'emploi de chaque salarié via un contrat relevant de son pays de résidence - alors que Ryanair emploie une bonne part de son personnel via des contrats de droit irlandais. "Ce n'est pas le pavillon de l'avion qui détermine la loi applicable. C'est l'endroit d'où les travailleurs partent le matin et reviennent le soir, sans que l'employeur ait à couvrir les frais", a insisté la Commission européenne dans un communiqué.
"Le marché intérieur n'est pas une jungle". "Avec le succès vient aussi la responsabilité. Le marché intérieur n'est pas une jungle : il comporte des règles claires sur la mobilité équitable du travail et la protection des travailleurs", a ajouté Marianne Thyssen. Michael O'Leary a pour sa part appelé à "annuler la grève" lors d'une conférence de presse mercredi à Diegem, près de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem, selon des propos rapportés par l'agence Belga. Michael O'Leary a aussi menacé de "diminuer la flotte" de Ryanair dans les aéroports belges de Bruxelles et Charleroi s'il devait continuer à y affronter le mécontentement syndical.