Le Premier ministre libanais démissionnaire Saad Hariri, actuellement en Arabie Saoudite, "devrait arriver en France dans les prochains jours", à l'invitation d'Emmanuel Macron, a indiqué mercredi l'Élysée. Depuis Bonn, où il assiste à la Conférence des Nations Unies sur le Climat (COP 23), le chef de l'État a ajouté qu'il ne s'agissait "pas du tout" d'un exil en France.
"Après plusieurs entretiens avec Saad Hariri et le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane depuis hier" et "aux regards de leur échanges", Emmanuel Macron a "invité" le Premier ministre démissionnaire à venir "avec sa famille" en France, a précisé l'Élysée.
Hariri voulait dénoncer la mainmise de l'Iran et du Hezbollah sur le Liban. Le 4 novembre, Saad Hariri avait annoncé sa démission depuis Ryad et dit craindre pour sa vie s'il restait au Liban. Il avait justifié sa décision par la "mainmise" sur son pays de l'Iran et de son allié libanais, le mouvement chiite Hezbollah. Son annonce est intervenue dans un contexte de fortes tensions sur plusieurs dossiers entre les deux poids lourds de la région, l'Arabie saoudite sunnite et l'Iran.
"Je vais revenir si Dieu veut à mon cher Liban". Depuis, la liberté de mouvement de Saad Hariri fait l'objet d'intenses spéculations. Mercredi, le président libanais Michel Aoun a accusé l'Arabie Saoudite de détenir Saad Hariri. Ce dernier de son côté a tweeté : "Je veux répéter et assurer que je vais très très bien". "Je vais revenir si Dieu veut à mon cher Liban comme je vous ai promis".
بدي كرر وأكد أنا بألف الف خير وانا راجع ان شاء الله على لبنان الحبيب مثل ما وعدتكم، وحا تشوفوا.
— Saad Hariri (@saadhariri) 15 novembre 2017
Paris, très impliqué dans la crise. Le président français, très actif dans ce dossier depuis dix jours, avait redemandé mercredi matin que Saad Hariri puisse rentrer au Liban pour y "confirmer" sa volonté de démissionner. En faisant venir Saad Hariri, Paris tente une autre solution pour résoudre la crise, faute d'avoir pu obtenir le retour de Saad Hariri au Liban comme la France le souhaitait initialement. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian devait rencontrer Saad Hariri lors de sa visite en Arabie Saoudite, qui débute mercredi.