C'est dans un courrier adressé au roi du Maroc, Mohamed VI, qu'Emmanuel Macron a renforcé le soutien de la France au plan d'autonomie du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole sous la souveraineté du Maroc. Ce territoire est également revendiqué par l'Algérie, et Alger a rappelé son ambassadeur à Paris après cette décision diplomatique.
Interrogé par Europe 1, le diplomate et ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, estime que la France avait sans doute plus d'avantages à se rapprocher de Rabat. "Il y a eu beaucoup de gestes du côté français, notamment dans le domaine mémoriel avec la restitution de crânes de combattants algériens, le rapport Stora (sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie, ndlr), etc. Il n'y a jamais eu aucun retour", pointe-t-il.
Des mesures de rétorsion limitées
Pour le diplomate, "quitte à être brouillé avec Alger, autant l'être pour une bonne raison et gagner sur le terrain du Maroc". Xavier Driencourt affirme que la France "a franchi un pas de manière déterminée", en prenant cette décision, et que celle-ci aura des conséquences minimes. "On s'attendait à ce que l'Algérie nous critique. On aura sans doute encore plus de difficultés avec l'exécution des OQTF (obligation de quitter le territoire français, ndlr), mais comme ce n'est déjà pas très bon avec l'Algérie, il n'y aura pas de changement majeur", relate le diplomate.
Qui émet l'hypothèse que l'Algérie ne prenne "des mesures dans le domaine économique". "Mais, on n'importe pas beaucoup de gaz algérien. Et suspendre les liaisons aériennes avec Paris, qui sera pénalisé ? Ce seront les Algériens", détaille Xavier Driencourt au micro d'Europe 1.