Des dizaines de statuettes, une colonne sculptée, deux paires de défenses, un jeu d'échecs : le procureur de Manhattan a présenté jeudi la plus grosse prise d'ivoire illégal jamais effectuée dans la mégalopole américaine et s'est dit décidé à "assécher le marché".
Pour 4,5 millions de dollars. L'ensemble des objets saisis atteignent une valeur de quelque 4,5 millions de dollars, les deux paires de défense (l'un d'un éléphant adulte, l'autre d'un adolescent) étant évaluées à respectivement 200.000 et 150.000 dollars. Les autorités ont estimé que l'ensemble des objets avaient nécessité le massacre de 12 éléphants au moins. Cette espèce africaine est menacée d'extinction, avec une population qui a encore décliné de 30% entre 2007 et 2014, où ils n'étaient plus en tout que quelque 350.000.
New York, une plaque tournante. "C'est la plus importante saisie jamais effectuée dans l'État de New York", a affirmé le procureur, Cyrus Vance. La ville "est depuis longtemps une plaque tournante" du commerce de l'ivoire et le premier marché aux États-Unis, devant la Californie et Hawaï, a précisé Basil Seggos, responsable du département pour la protection de la nature de l'État de New York, qui a participé à l'enquête. "Mais ce genre de comportement ne sera plus toléré", a-t-il souligné. "C'est inexcusable et immoral", "nous allons assécher ce marché qui contribue au massacre des éléphants", a assuré Cyrus Vance, en rappelant que New York avait été l'un des premiers Etats américains en 2014 à adopter des lois strictes interdisant la vente d'ivoire, pour protéger les pachydermes en voie de disparition.
Fortes amendes et jusqu'à 3 ans de prison. Les marchandises ont été saisies dans un magasin d'antiquité de la 57e rue par des policiers prétendant être des clients potentiels. Elles n'étaient pas exposées en vitrine, mais à l'étage, pour les clients se sentant "en confiance", selon les enquêteurs. Ils ont aussi indiqué ne pas être certains de l'origine de la marchandise, tout en soulignant que la plupart des sculpteurs d'ivoire se trouvaient en Chine. Les propriétaires de la boutique ont été inculpés de commerce illégal d'animaux sauvages et risquent, en plus de fortes amendes, jusqu'à trois ans de prison.