Dimanche soir, l'ex-secrétaire d'Etat et sénatrice de New York Hillary Clinton, le sénateur du Vermont Bernie Sanders et l'ex-gouverneur du Maryland Martin O'Malley ont débattu en Caroline du Sud. C'était la dernière rencontre démocrate avant le début du processus des primaires, le 1er février dans l'Iowa et le 9 février dans le New Hampshire.
Sanders, le "socialiste". La tension, qui était montée toute la semaine, était visible dès les premières minutes de débat entre Hillary Clinton et Bernie Sanders, qui a refermé l'écart dans l'Iowa et mène dans le New Hampshire, selon les derniers sondages. Son ascension a surpris le camp Clinton et a mis fin à la relative amabilité entre les deux candidats. Hillary Clinton accuse en particulier son adversaire, qui revendique l'étiquette "socialiste", de vouloir augmenter les impôts de la classe moyenne pour financer un nouveau système de couverture universelle, à l'européenne. Elle a promis de ne pas toucher aux impôts des familles qui gagnent moins de 250.000 dollars.
L'assurance maladie, "un droit". Bernie Sanders a confirmé dimanche juste avant le débat le prix de sa proposition : 1.380 milliards de dollars par an, une somme qui dépasse la totalité des dépenses fédérales annuelles aujourd'hui (hors budget social). Pour la financer, le sénateur propose une nouvelle cotisation salariale de 2,2%, une nouvelle cotisation patronale de 6,2% et surtout une hausse de l'impôt sur le revenu des foyers gagnant plus de 250.000 dollars par an, avec une nouvelle tranche à 52% pour les revenus supérieurs à 10 millions de dollars. "L'assurance maladie devrait être un droit pour chaque homme, femme et enfant, nous devrions augmenter le salaire minimum à 15 dollars de l'heure", a déclaré Bernie Sanders.
Recul sur les armes à feu. Le débat sur le durcissement du régime de vente d'armes à feu a provoqué les premières étincelles de la soirée, comme prévu. Elu d'un Etat, le Vermont, qui compte beaucoup de chasseurs, Bernie Sanders avait voté en 2005 pour une loi donnant une immunité aux fabricants d'armes en cas d'utilisation criminelle de leurs armes. Samedi, sous pression, il est revenu en arrière en déclarant son soutien à une nouvelle proposition de loi abrogeant cette immunité, un revirement souligné par Hillary Clinton. "Il a voté pour la NRA et le lobby des armes à de nombreuses reprises", a accusé la démocrate dimanche, en rappelant que le débat se tenait à proximité de l'église noire de Charleston où neuf personnes ont été abattues l'année dernière.