Les sujets avaient fuité sur Facebook. Près de la moitié des candidats au baccalauréat en Algérie vont devoir repasser l'examen après des fuites "massives" des sujets des épreuves sur internet, a annoncé lundi la ministre de l'Education nationale Nouria Benghabrit. Ce scandale a été dénoncé au plus haut sommet de l'Etat, le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal qualifiant la fraude d'"atteinte à la sécurité nationale".
300.000 lycéens concernés. La semaine dernière, quelques 800.000 lycéens ont passé les épreuves du baccalauréat dans tous le pays. Mais certains des candidats des filières scientifiques, mathématiques et gestion ont eu la surprise de recevoir sur leur compte Facebook les sujets avant les épreuves. Les 300.000 lycéens de ces filières devront donc repasser sept matières concernées par les fuites le 19 juin, a précisé la ministre de l'Education qui s'était publiquement effondrée en larmes en apprenant l'ampleur de la fraude la semaine dernière.
La décision du gouvernement de refaire passer partiellement les épreuves répond aux critères de "l'équité et de l'égalité des chances garantis par la Constitution", a souligné Nouria Benghebrit.
Des dizaines de personnes entendues. Une enquête préliminaire a été ouverte par la gendarmerie nationale qui a déjà entendu des dizaines de personnes, notamment les responsables de l'Office national des examens et concours.
"Un complot" contre la ministre ? Sésame indispensable pour accéder à l'enseignement supérieur, le baccalauréat mobilise d'importants moyens de sécurité dans un pays grand comme quatre fois la France. Le directeur de cabinet de la présidence, Ahmed Ouyahia, a dénoncé un "complot" contre la ministre de l'Education. Elle est devenue la femme à abattre pour les conservateurs de tous bords depuis qu'elle a entrepris de réformer un enseignement sinistré. Seuls 4% des des enfants algériens inscrits en première année d'enseignement primaire finissent au terme de leur scolarité par décrocher le baccalauréat, avait rappelé la ministre en décembre pour défendre la réforme du système.