La Commission européenne va mettre un terme en novembre aux dérogations exceptionnelles accordées depuis 2015 aux pays européens confrontés à un fort afflux migratoire pour des contrôles aux frontières internes de l'espace Schengen, a-t-elle annoncé mardi.
"Revenir progressivement au fonctionnement normal". Bruxelles estime que, dans les six mois à venir, l'Allemagne, l'Autriche, le Danemark, la Suède et la Norvège doivent mettre fin aux contrôles systématiques à certaines de leurs frontières. "Ce sera la dernière prolongation", a prévenu le commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, lors d'une conférence de presse. "Il est temps de prendre la dernière mesure concrète pour revenir progressivement au fonctionnement normal de l'espace Schengen", a-t-il déclaré à Bruxelles.
Les États membres doivent encore formellement adopter cette "recommandation" de la Commission pour qu'elle se concrétise. La Suède a toutefois déjà annoncé, un peu plus tôt dans la journée, la suppression de ses contrôles systématiques à sa frontière avec le Danemark.
Une situation exceptionnelle depuis 2015. En mai 2016, l'exécutif européen avait accepté pour la première fois une prolongation exceptionnelle - au-delà de la durée autorisée en temps normal - des contrôles rétablis en 2015 à certaines frontières de ces cinq pays membres de l'espace Schengen. La Commission avait assuré qu'il s'agissait d'une situation exceptionnelle, justifiée par la porosité alors anormale des frontières extérieures de l'UE et s'était fixé pour objectif un retour à la normale d'ici la fin 2016. Mais elle avait ensuite donné deux fois son feu vert à des prolongations, qui couraient jusqu'à la mi-mai.
En contrepartie, renforcer les contrôles sur le territoire. La Commission justifie cette "dernière" prolongation par le nombre toujours important de migrants présents en Grèce en attente d'une décision sur leur statut de réfugiés, les risques de "mouvements irréguliers" le long de la route des Balkans occidentaux, le programme de relocalisation depuis la Grèce vers d'autres États membres qui tourne au ralenti ou encore la mise en place du corps des garde-frontières européen qui nécessite "encore quelques efforts". En parallèle de cette nouvelle échéance de fin des contrôles, la Commission suggère de renforcer le recours à des "contrôles de police proportionnés sur le territoire des États membres" et plus particulièrement le long des frontières.