La ministre de l'Environnement Ségolène Royal a demandé vendredi à son homologue danois l'ouverture d'une enquête après le naufrage en décembre de deux barges au large du Finistère, selon un communiqué du ministère. Ségolène Royal a écrit au ministre chargé de la Mer danois "pour lui demander qu'une enquête soit rapidement diligentée par les autorités compétentes" et "que les experts français du Bureau enquête accident-mer y soient associés", selon le communiqué.
Mise en demeure de la compagnie danoise. Deux anciens navires de services pétroliers de la compagnie danoise Maersk ont sombré le 22 décembre au large de l'île de Sein alors qu'ils étaient remorqués en vue de leur déconstruction en Turquie. L'une des deux coques vides avait coulé en raison d'une voie d'eau, entraînant le chavirage de la seconde. "Une étude approfondie de la liste des produits dangereux présents dans les soutes des deux coques a mis en évidence la présence de produits polluants", avait indiqué mercredi la préfecture maritime.
Le préfet maritime de l'Atlantique, le vice-amiral d'escadre Emmanuel de Oliveira, a mis en demeure Maersk de procéder avant le 1er février à une investigation approfondie des deux épaves afin de déterminer précisément la nature des dommages subis et leur état, puis de mener les actions nécessaires "pour écarter tout danger potentiel grave pour l'environnement".
Plainte d'une association. L'association de protection de l'Homme et de l'environnement Robin des bois a indiqué vendredi "porter plainte auprès du Tribunal de grande instance de Brest pour pollution des eaux et abandon de déchets". Elle explique que "c'est pour des raisons financières que Maersk expédie ses navires en fin de vie en Turquie, en Inde, en Chine ou au Bangladesh", où "les chantiers de démolition y achètent les navires à ferrailler deux à trois fois plus cher qu'en Europe".
L'association de défense de l'environnement maritime Mor Glaz avait demandé mercredi à Ségolène Royal "d'exiger du propriétaire de ces deux épaves, de les remonter, mais aussi de faire toute la lumière sur ce naufrage". Selon l'association, les deux coques "contiennent chacune plusieurs dizaines de mètres cubes de fioul" et "ces navires ne remplissaient donc pas les conditions pour être remorqués vers un chantier de déconstruction, ni pour être déconstruits (...)".