L'Italie est au cœur de la polémique. Après le séisme qui a frappé mercredi dernier le centre du pays et fait près de 300 morts, une enquête a été ouverte puisqu'une centaine d’établissements publics se sont effondrés comme des châteaux de cartes, notamment dans le bourg médiéval d'Amatrice, près de l'épicentre du tremblement de terre. Les gravats ont permis de constater de graves défauts de construction et laissent supposer une implication de la mafia.
Structures défectueuses, toits trop lourds. Certains estiment que le bilan aurait pu être beaucoup moins lourd. Matteo, un ingénieur antisismique interrogé par Europe 1, pointe du doigt les défauts de construction des bâtiments publics. Il est arrivé tout de suite sur les lieux après la catastrophe comme volontaire pour creuser à mains nues parmi les décombres des bâtiments. "Je me suis rendu compte de défauts évidents dans la structure. Par exemple : des colonnes porteuses en béton armé réalisées avec des structures en fer non homogènes, comme si on avait mis ce qu'il y avait à disposition, ou encore des toits en béton armé qui pesaient trop", décrit-il.
Une entreprise dans le viseur des magistrats. Des découvertes qui mettent au jour des entrepreneurs peu scrupuleux, avec en arrière fond le soupçon que la mafia ait pu s'emparer de certains chantiers. Toute l'attention des magistrats se concentre désormais sur une entreprise, celle-là même qui venait de remporter l'appel d'offres pour des travaux ultérieurs sur l'école d'Amatrice alors qu'elle est déjà mise en cause dans une enquête pour corruption dans la reconstruction post-tremblement de terre de L'Aquila, en 2009.