Une famille de sinistrés du séisme vit dans une tente à Adana. 1:28
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Rémy Trieau (correspondant à Antioche)
L'ONG turque n'a pas donné mais vendu plus de 2.000 tentes pour les rescapés du séisme. Plusieurs personnalités de l'opposition ont réclamé la démission du président de l'association. En Turquie, les sinistrés du séisme rencontrent des difficultés pour trouver des tentes. Les critiques contre le gouvernement fusent.
REPORTAGE

En Turquie, les scandales sur la gestion des séismes du 6 février dernier, qui ont coûté la vie à plus de 44.000 personnes, s'enchaînent. Le dernier en date : l'ONG turque le Croissant-Rouge n'a pas donné mais vendu plus de 2.000 tentes pour les rescapés de la catastrophe. D'après la presse locale, le montant de la facture pour l'ONG s'élève à près de deux millions et demi de dollars.

Plus aucune confiance dans l'État

Ces tentes sont pourtant le seul abri des rescapés, les seuls remparts contre l'hiver pour des milliers de survivants. De plus, elles sont de plus en plus difficiles à trouver dans un pays en ruines. "Le mot que je déteste le plus est 'non' parce que tout le monde veut une tente et je suis obligée de refuser", explique Younous, responsable d'une équipe de volontaires.

Nedjati, un sinistré, a vécu avec sa femme les premiers jours après le séisme dans des conditions difficiles : "Nous étions 35 dans une pièce sans eau, sans toilettes. Est-ce qu'il nous reste la moindre confiance dans l'État ou les politiciens ? Non !"

Dans un village des alentours, la maison de Chasiyé s'est effondrée : "Les murs se sont écroulés. On ne peut pas rentrer chez nous", explique-t-elle. Son mari, Mehmet, 70 ans et agriculteur à la retraite, a eu du mal à leur trouver des tentes : "On a dû supplier pour en avoir une. Un ami de mon fils nous en a envoyé une autre puis le maire du village en a trouvé une troisième", détaille-t-il.

Cette famille partage trois tentes. Mais Mehmet l'assure : désormais, il n'attend plus rien du gouvernement.