Semaine de la langue française : trois choses à savoir sur la francophonie

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84 États sont membres de l'Organisation internationale de la Francophonie. © ERIC FEFERBERG / AFP
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M.R. , modifié à
La langue française est à l'honneur jusqu'à dimanche en France mais aussi au Laos, en Albanie et en Mauritanie où la définition de "francophonie" va bien au-delà de la langue.

Savez-vous ce qui lie le Val d'Aoste (en Italie), le Cambodge, la Roumanie et Chypre ? Tous les quatre sont membres de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Une appartenance qui peut paraître bien surprenante quand on sait qu'aucun de ces territoires n'a le français comme unique langue officielle. 

Jusqu'à dimanche, la langue française et la francophonie sont célébrées en France mais aussi dans de nombreux pays à travers le monde. Car la notion de "franco-phonie" (littéralement ceux qui parlent le français) a une définition qui ne s'arrête pas à la pratique de la simple langue française mais s'étend jusqu'à la promotion de la démocratie, la protection de l'environnement ou encore aux nouvelles technologies. Europe 1 vous dévoile trois choses surprenantes sur cette organisation internationale.

Nul besoin d'avoir le français comme langue historique pour appartenir à l'Organisation internationale de la Francophonie

Le Laos, le Vietnam ou encore l'Albanie n'ont pas le français comme langue officielle et pourtant, ces pays font bien partie de l'Organisation internationale de la Francophonie. Selon les statuts de l'OIF, "que le français ne soit pas la langue officielle du pays requérant ne constitue pas un obstacle à son adhésion. C'est au regard de la place qu’occupe la langue française dans le pays concerné que sont examinées les demandes d’adhésion." 

C'est pourquoi 84 États sont membres (de plein droit, associés ou observateurs) de cette organisation, parmi lesquels on trouve le Canada, le Maroc ou encore le Liban dont les liens sont historiquement étroits avec la France mais aussi les Émirats Arabes Unis, le Cambodge, la Bulgarie, le Kosovo ou encore l'Ukraine, Chypre et le Qatar.

Carte de la francophonie crédit : OIF

© Organisation internationale de la Francophonie

Les derniers adhérents sont l'Argentine, la province canadienne de l'Ontario, la Corée du Sud et la Nouvelle-Calédonie qui ont fait leur entrée dans cette organisation en 2016. 

Le français est la langue officielle ou co-officielle de 15 États fédérés ou territoires autonomes

Le français ne s'arrête pas aux frontières de l'Hexagone. Près de 30 États souverains (outre la France) en ont fait leur langue officielle. Elle est même la seule à être parlée dans les instances officielles de 13 pays dont le Bénin, la Côte d'Ivoire, le Mali et Monaco.

Le français a été déclaré "langue co-officielle" dans 16 autres pays. C'est le cas notamment de la Belgique qui a aussi le néerlandais et l'allemand comme langues officielles, le Canada où l'on parle aussi l'anglais ou encore Haïti où le créole est également la langue officielle, précise-t-on sur le site Internet de l'Organisation.

Carte du français comme langue officielle crédit : OIF

La langue est par ailleurs reconnue comme langue officielle ou co-officielle dans 15 États fédérés ou territoires autonomes, non-souverains. Par exemple, dans le Val d'Aoste (dans le nord-ouest de l'Italie), le français est la langue officielle au même titre que l'italien. Dans la Fédération Wallonie-Bruxelles, seul le français est reconnu, tout comme dans les cantons de Vaud, Jura, Neuchâtel et Genève en Suisse. En revanche à Pondichéry (petite enclave du sud-est de l'Inde), le français est bien la langue officielle mais aux côtés de l'anglais, du malayalam, du tamoul et du télougou.

C'est en République démocratique du Congo que le français est le plus parlé (en dehors de la France)

Le français est parlé par près de 274 millions de personnes dans le monde, répartis sur les cinq continents, selon l'estimation de l'OIF en 2014. Et c'est en Afrique qu'il est le plus parlé avec 82,6 millions de locuteurs. D'ailleurs 20 États africains sont membres de l'Organisation. Et le pays qui arrive en tête, après la France, est la République démocratique du Congo avec ses 33,2 millions de francophones. La deuxième place du classement est occupée par la Belgique qui compte (Fédération de Wallonie-Bruxelles incluse) 12,7 millions de francophones, suivie par le Maroc (10,6 millions).

Quant à la France, elle représente 63 millions de francophones en métropole auxquels s'ajoutent plus de 2,3 millions de Français des outre-mers. Si l'on compte les habitants de l'Hegaxone, l'Europe représente 47% des francophones suivie par l'Afrique subsaharienne et l'Océan indien (33%) puis l'Afrique du Nord.

Alors que le débat sur la simplification de la langue française a largement agité les Français, la langue de Molière ne semble pas près de disparaître à travers le monde.

Une appartenance à l'OIF qui n'a rien d'acquis

L'Arabie saoudite ne sera pas membre. L'Arabie saoudite avait présenté sa candidature pour faire partie de l'Organisation internationale de la Francophonie, une manière pour la monarchie pétrolière d'élargir son cercle d'influence, pouvait-on lire en 2016 dans Libération. Si l'absence de lien historique ou culturel avec la francophonie n'était pas un point de blocage en soit, d'autres éléments ont joué en la défaveur du pays. La candidature a été rejetée à l'issue du sommet de novembre 2016 qui s'est tenu à Madagascar, comme le rapportait alors TV5Monde, le média de la Francophonie.

La raison invoquée ? Un dossier incomplet. Il s'agirait d'une manière détournée de repousser diplomatiquement la candidature du pays sans avoir à évoquer le manque de respect des valeurs francophones de la démocratie, des droits de l'homme et de l'égalité femmes-hommes, que seuls le Premier ministre canadien et le Ministre Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Rudy Demotte, avaient détaillé.

La Thaïlande suspendue. De son côté, la Thaïlande a été suspendue de l'OIF en juin 2014 alors qu'elle en était membre observateur depuis 2008. L'organisation réclamait alors le "rétablissement de l’ordre constitutionnel et l’organisation d’élections crédibles, dans le respect des principes constitutionnels et des libertés individuelles" du pays pour lui rendre son statut, précisait le communiqué de presse.