La justice américaine a annoncé jeudi l'inculpation de sept Iraniens et de deux sociétés iraniennes liées au régime de Téhéran pour des attaques informatiques ayant visé un barrage hydraulique et des dizaines d'institutions financières aux Etats-Unis.
Des banques et un barrage visés. Ces actes de piratage ont débuté en décembre 2011 et ont pris de l'ampleur de septembre 2012 à mai 2013, lors d'une campagne d'attaques ciblées qui ont perturbé l'accès à leurs comptes bancaires de centaines de milliers de clients. Parmi les cibles figurent la bourse de Wall Street et les banques ING, Capital One ou Bank of America. Un de ces pirates informatiques iraniens est par ailleurs parvenu en 2013 à prendre le contrôle d'un barrage près de New York, sans conséquence car la retenue d'eau faisait alors l'objet de travaux de maintenance.
Liés aux gardiens de la Révolution. Les sept Iraniens visés sont liés aux Gardiens iraniens de la Révolution, l'armée d'élite du régime de Téhéran, a précisé Preet Bharara, le procureur de New York, dans une conférence de presse à Washington, aux côtés du chef du FBI, James Comey, et de la ministre américaine de la Justice, Loretta Lynch. "Un des inculpés doit répondre de l'accusation d'avoir obtenu accès, de façon illégale, au système de contrôle et d'acquisition de données du barrage Bowman Avenue, à Rye, (dans l'Etat de) New York", a déclaré Loretta Lynch. Cette intrusion dans le système informatique du barrage s'est produite entre les dates estimées du 28 août 2013 et du 18 septembre 2013, selon l'acte d'inculpation. Le système permettant de manoeuvrer le barrage avait toutefois été déconnecté du réseau informatique.
Cependant, "cet accès aurait permis à l'inculpé de contrôler les niveaux d'eau et le flux hydraulique, faisant courir un danger clair et immédiat à la population", a ajouté Loretta Lynch. Les attaques contre les banques ont causé des dizaines de millions de dollars de pertes, selon l'acte d'accusation, qui nomme les sept inculpés, employés par les deux sociétés établies dans la République islamique, ITSec et Mersad, travaillant elles-mêmes pour le gouvernement iranien.