Pour Rade Radovanovic, éditeur à Danas, seul quotidien national critique envers le pouvoir, "la situation actuelle est pire" que sous Slobodan Milosevic. En Serbie, la liberté de la presse est asphyxiée, rapporte La Croix. En cause, une série de pressions à l'encontre des journalistes. A l'image de Stevan Dojcinovic, rédacteur en chef du média en ligne Krik, dépeint comme un "drogué" par le pouvoir après la publication d'un article sur l'origine douteuse de 200.000 euros perçus par le ministre de la Défense, Aleksandar Vulin.
Pressions financières. Dépendant majoritairement de subventions publiques pour subsister, les médias critiques avec le président serbe, Aleksandar Vucic, voient leur financement fondre comme neige au soleil. Un journal quotidien respecté de Vranje, une ville située à l’extrême sud du pays, doit ainsi fermer ses portes, rapporte La Croix. Le quotidien national Danas a, lui, perdu ses contrats publicitaires après avoir mis en une des manifestations contre le président. Selon le classement de RSF, la Serbie est 66ème au rang des libertés de la presse, derrière le Sénégal ou encore la Bosnie-Herzégovine.
Candidate à l'UE. Face à ce climat délétère, les médias indépendants tentent de s’organiser pour résister. "Notre message est que l’obscurité sera totale, et la dictature aussi, si on n’arrête pas les pressions sur les médias", explique Rade Radovanovic dans La Croix. De son côté, l’Union européenne, à laquelle la Serbie est candidate, préfère rester discrète sur le sujet, se contentant de dire que la candidature serbe sera aussi jugée pour son respect de la liberté de la presse. La Serbie pourrait devenir le 29ème (ou 28ème en fonction de l'évolution du Brexit) membre de l'UE à l'horizon 2020.