Les médias officiels chinois étaient très largement silencieux lundi sur le 50ème anniversaire du début de la Révolution culturelle, et la discussion sur cette période tumultueuse et sanglante était toujours censurée par les autorités.
Pas un mot ou presque. Le 16 mai 1966 avait commencé, avec une déclaration officielle, "la Grande révolution culturelle prolétarienne", une décennie qui allait bouleverser de façon radicale le paysage politique chinois. Mais lundi, le Quotidien du Peuple, organe du Parti communiste, n'avait pas le moindre article sur cet anniversaire, et le Global Times, également journal officiel, se contentait de reprendre cinq paragraphes d'un article de l'AFP sur le succès des collectionneurs de reliques de cette époque, sans le moindre contexte.
Weibo censuré. En 1981, la Révolution culturelle a été officiellement qualifiée de "grave" erreur de Mao Tsé-Toung qui a "semé le chaos dans le pays et amené une catastrophe pour le Parti, l'État et le peuple entier". Chapitre clos pour les autorités. À une question de la presse lors du briefing habituel du ministère des Affaires étrangères, le porte-parole du ministère s'est contenté de répondre : "Le gouvernement chinois a déjà porté le verdit correct sur cette période il y a longtemps". Et sur les réseaux sociaux, les discussions sur ce sujet étaient censurées. La Révolution culturelle "a inspiré le plus grand mal dans la nature humaine, amputé notre culture nationale, détruit nos valeurs morales", disait un commentaire sur Weibo, le Twitter chinois, avant d'être supprimé.