Un juge britannique a autorisé ces prélèvements pour permettre aux experts de mener leurs propres analyses sur la substance utilisée lors de l'empoisonnement d'un ex-espion russe.
Un juge britannique a autorisé jeudi des prélèvements de sang sur l'ex-espion russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia pour les transmettre aux experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).
Prenant en compte "l'incapacité" à prendre une décision de Sergueï et Ioulia Skripal, empoisonnés le 4 mars à Salisbury en Angleterre, le juge Williams a estimé qu'il était "respectueux de la loi" d'autoriser ces prélèvements, qui doivent permettre aux experts de mener leurs propres analyses sur la substance utilisée lors de l'empoisonnement, un agent innervant de la famille "Novitchok", selon le gouvernement britannique.
Une demande en ce sens le 20 mars. Lors d'une audience au Tribunal de Protection, où sont suivis les dossiers des personnes incapables de prendre des décisions pour elles-même, le juge Williams a estimé qu'il était "dans l'intérêt" de Sergueï et Ioulia Skripal que ces prélèvements soit effectués et transmis à l'OIAC. Le gouvernement britannique avait adressé une demande en ce sens le 20 mars au juge. Le juge a également acceptés que des éléments de leurs dossiers médicaux soient transmis aux experts.
Échantillons. Des représentants de l'OIAC sont arrivés lundi au Royaume-Uni pour rencontrer les experts du laboratoire militaire de Porton Down, près de Salisbury, et de la police britannique. Ils doivent également examiner les échantillons prélevés par les experts britanniques. Ces prélèvements "seront testés dans les laboratoires internationaux les plus réputés", les résultats devant être connus au mieux "après deux semaines", avait précisé le ministère britannique des affaires étrangères.
Sous "sédatifs puissants". Sergueï et Ioulia Skripal sont toujours hospitalisés dans un état critique à l'hôpital de Salisbury. Selon la décision du juge Williams, publiée en ligne, ils sont toujours "sous sédatifs puissants" "Les effets à long terme sur leur santé de leur exposition reste incertaine, bien que des tests médicaux indiquent que leur capacité mentale pourrait être compromise à un degré inconnu", écrit-il, ajoutant qu'"il n'est pas inconcevable que leur condition se détériore rapidement". Le policier contaminé par l'agent innervant, Nick Bailey "a quitté l'hôpital" jeudi, a déclaré la directrice de l'hôpital à la presse.
23 diplomates russes expulsés. La Première ministre britannique Theresa May a jugé la Russie "coupable" de l'empoisonnement de Sergueï Skripal et de sa fille, et pris des sanctions diplomatiques contre la Russie, notamment l'expulsion de 23 diplomates russes du Royaume-Uni. Moscou dément toute implication, et a en réaction décidé de sanctions comparables.