Le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, surnommé Farmajo, a rendu visite dimanche aux victimes de l'attentat de samedi dans le centre de Mogadiscio, qui a fait selon le dernier bilan officiel au moins 85 morts.
Le pire attentat de l'histoire de la Somalie. L'attentat est survenu en milieu d'après-midi samedi sur le carrefour PK5, situé dans le district de Hodan, un quartier commercial très animé de la capitale avec ses magasins et ses hôtels. Le président Farmajo a visité dimanche matin l'hôpital Erdogan, où les médecins lui ont dit avoir admis 205 patients, dont plus de 100 avec des blessures graves. M. Farmajo a décrété un deuil national de trois jours, après cette attentat considéré par les Somaliens comme le pire de l'histoire de leur pays. "C'est une attaque horrible menée par les shebab sur des civils innocents, qui ne visait pas des responsables gouvernementaux somaliens spécifiques. Cela montre combien ces éléments violents sont sans pitié, pour viser sans distinction des gens innocents qui ne faisaient que s'occuper de leurs affaires", a déclaré le président dans un discours télévisé.
Un nombre de victimes encore incertain. "Nous n'avons pas dormi la nuit dernière et nous avons travaillé avec les secouristes. Vingt personnes ont été retrouvées dans les décombres et je pense qu'il pourrait y en avoir encore d'autres", a déclaré Abdirisak Mohamed, propriétaire d'un des immeubles détruits par l'explosion. "Le nombre de morts est de plus de 100 et il y a plusieurs centaines de blessés", a affirmé Abdukadir Haji Aden, directeur du principal service ambulancier de Mogadiscio, sans toutefois pouvoir offrir un décompte précis. Un responsable sécuritaire, Abdukadir Muktar, a indiqué qu'il n'y avait pas de bilan exact, mais que des centaines de personnes avaient été tuées ou blessées. "Le gouvernement travaille encore à établir le nombre exact de gens innocents qui ont été tués ou blessés dans cet incident horrible. Il y avait des centaines de personnes occupées à leurs affaires quand l'explosion a eu lieu et elles ont été soit blessées, soit tuées", a-t-il déclaré.
Attaques récurrentes ces derniers mois. L'explosion s'est produite devant l'hôtel Safari, un établissement populaire qui n'est d'ordinaire pas fréquenté par des responsables gouvernementaux. Si cet attentat n'a pas encore été revendiqué, il porte la marque des islamistes shebab, liés à Al-Qaïda, qui multiplient ce genre d'attaques depuis des mois. Les shebab ont juré la perte du fragile gouvernement central somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 22.000 hommes de la force de l'Union africaine (Amisom).