Emmanuel Macron se rendra au sommet d'Istanbul sur la Syrie, le 27 octobre, sauf si une offensive militaire devait avoir lieu avant à Idleb, bastion insurgé et djihadiste que Damas veut reconquérir, a indiqué la présidence.
"La France participera au sommet sauf en cas d'offensive militaire à Idleb. Nous estimerons alors que les conditions ne sont pas réunies pour que le sommet se tienne", a indiqué l'Elysée, peu après l'annonce du sommet qui doit réunir à Istanbul les dirigeants turc Recep Tayyip Erdogan, russe Vladimir Poutine, allemande Angela Merkel et le président français. Un accord russo-turc conclu le 17 septembre à Sotchi a repoussé l'imminence d'une offensive de Damas sur Idleb, mais sa mise en oeuvre s'avère très incertaine.
Pour préserver le cessez-le-feu. Ce sommet d'une demi-journée vise à préserver le cessez-le-feu à Idleb et enclencher les discussions sur le processus politique de règlement du conflit "avec la tenue d'un comité constitutionnel qui doit commencer à travailler sur la future constitution syrienne", selon Paris. "Nous souhaitons un engagement russe clair sur le processus politique", a ajouté la même source.
Rapprocher "deux formats de négociation". "C'est un format un peu particulier, inédit, car il réunit deux formats de négociation" jusqu'ici parallèles, souligne Paris : la Turquie et la Russie qui font partie du groupe dit d'Astana (comprenant Russie, Turquie, Iran) et la France et l'Allemagne qui sont membres du "small group", avec le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l'Arabie Saoudite et la Jordanie. "C'est un format utile, de très haut niveau, qui n'a pas forcément vocation à se reproduire mais c'est ce qu'Emmanuel Macron souhaitait sur le rapprochement des formats de négociations", s'est félicité l'Elysée.
Damas résiste à la pression. "Le problème majeur est que le régime syrien refuse de négocier et continue de résister à la pression de la communauté internationale, y compris les Russes, qui sont leur allié militaire. Ce problème central ne va pas être effacé par ce sommet", avertit l'Elysée. "Nos attentes sont réalistes, c'est une étape inédite, qui peut être utile d'abord pour assurer plus longtemps la sécurité du nord de la Syrie et faire avancer les discussions sur le processus politique", a ajouté la présidence.