"J'avais l'impression que Teddy essayait de me dire quelque chose. C'est peut-être ce que l'on peut appeler l'instinct maternel." Sarah Boyle, 26 ans, en est certaine : son fils de quelques mois, qui refusait obstinément de téter l'un de ses seins, lui a sauvé la vie. La jeune Britannique, qui s'est confiée au Daily Mail, doit prochainement être opérée d'une forme très agressive de cancer, découverte en cherchant l'explication du rejet de son lait par son enfant.
"Il devenait insupportable". Dès les premiers jours suivant sa naissance, en février 2016, Teddy se fait "remarquablement bien" à l'allaitement. Sarah et son mari, Steven, savourent les premiers sourires de leur bambin. Mais cinq mois après la naissance de son fils, la jeune mère remarque une différence entre ses deux seins : le droit est légèrement plus petit que le gauche, et semble "moins bien fonctionner" pour l'allaitement. Consulté, son médecin n'y voit rien d'inquiétant. Et la jeune femme, qui a déjà subi des tests pour un kyste bénin, ne s'alarme pas outre mesure.
Mais un mois plus tard, Teddy cesse subitement de téter le sein droit de Sarah. "Quand je lui présentais ce sein, il devenait insupportable et hurlait dans toute la maison", se souvient la maman. "Je n'avais pas de problème avec mon sein gauche, mais à chaque fois que j'essayais le droit, il se mettait à crier." Après plusieurs semaines de refus répétés de son fils, la mère, désemparée, se rend à nouveau chez son généraliste, réclamant qu'on lui prescrive des examens plus poussés.
Un cancer du sein triple-négatif. Huit mois après la naissance de son fils, Sarah finit par passer une mammographie, puis une biopsie. Deux semaines plus tard, le verdict la laisse sonnée : la jeune maman souffre d'un cancer du sein triple-négatif, une forme extrêmement agressive de la maladie. "La maladie se développait depuis trois mois", explique-t-elle. "Depuis le moment où Teddy avait arrêté de téter." Décelée au stade 2 - qui signifie que le cancer ne s'est encore propagé à aucun autre organe -, sa tumeur ne présentait aucun symptôme, autre que le rejet de son enfant.
Aujourd'hui, Sarah a effectué la moitié de la chimiothérapie qui doit précéder son opération, une double mastectomie. "Teddy est mon héros", explique-t-elle au Daily Mail. "Il ressentait que le goût du lait de mon sein droit était différent de celui de mon sein gauche, alors il l'a rejeté (...) Mon médecin m'avait dit que l'allaitement aidait à créer un lien entre la mère et l'enfant. Dans mon cas, ça a fait bien plus : ça m'a sauvé la vie."