Ils sont soupçonnés de s'être livrés lundi à des "actes à connotation sexuelle" sur deux enfants. Deux soldats français en mission au Burkina Faso ont été suspendus, a annoncé mardi le ministère français de la Défense. Dans le même temps, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour agressions sexuelles sur mineurs.
Les faits. Deux soldats français stationnés à Ouagadougou, la capitale burkinabè, se sont liés d'amitié avec une famille d'expatriés français et leurs deux jeunes enfants. La famille invitait régulièrement les militaires à passer des weekends chez eux en dehors de leur service. C'est lors de ces réunions amicales que les parents s’aperçoivent que leurs invités se livrent à des attouchements sur leurs enfants. Ils ont alors immédiatement alerté le commandement militaire et les supérieurs de ces deux soldats.
Deux enquêtes. "Informé de ces soupçons, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a immédiatement signalé les faits allégués aux autorités judiciaires françaises compétentes (...) Il a également suspendu les deux soldats", a indiqué le ministère. "Une enquête de commandement a été déclenchée par le chef d'état-major des armées" Pierre de Villiers, a-t-on ajouté de même source. "En parallèle, la justice burkinabè a été saisie par l'ambassadeur de France à Ouagadougou", a-t-on également précisé. "Si les faits étaient avérés, l’armée se montrerait implacable à l'égard des deux personnes concernées", a souligné le ministère.
L'enquête ouverte mardi soir par le parquet de Paris a été confiée aux prévôts de la gendarmerie, chargés des investigations sur les militaires déployés sur les théâtres d'opérations extérieures.
Une affaire de même ordre en Centrafrique. Environ 220 soldats français sont stationnés au Burkina Faso dans le cadre de l'opération de lutte antiterroriste Barkhane qui couvre cinq pays du Sahel, du Mali au Tchad. Il s'agit de la deuxième affaire d'abus sexuels sur enfants impliquant l'armée française en Afrique, après les accusations portées contre des militaires de la force Sangaris en Centrafrique. Dans les deux cas, le ministre de la Défense a aussitôt saisi la justice française et demandé une enquête de commandement, c'est-à-dire interne à l'armée.
Cette fois-ci en revanche, Jean-Yves Le Drian a immédiatement suspendu les deux suspects, sans attendre le verdict de la justice, et immédiatement rendu l'affaire publique. Les accusations de viols d'enfants par des militaires français déployés en Centrafrique, dénoncées dans un rapport interne de l'ONU, avaient été révélées fin avril par le quotidien britannique The Guardian.