Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé vendredi dans la bande de Gaza pour protester contre la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d'Israël. Des dizaines de Palestiniens ont en outre été blessés par balles lors de heurts avec des soldats israéliens près de la barrière de sécurité à la frontière entre l'enclave palestinienne et le territoire israélien, selon les autorités du mouvement islamiste Hamas qui contrôle Gaza.
Huit Palestiniens tués depuis l'annonce de Donald Trump, le 6 décembre. Au cours de cette journée, quatre Palestiniens ont été tués, ont indiqué les secours. Ibrahim Abou Thouraya, âgé de 29 ans et amputé des deux jambes, et Yasser Sokar, 32 ans, ont été tués par les balles de soldats israéliens dans la bande de Gaza alors qu'ils participaient avec des centaines de Gazaouis à des manifestations violentes près de la barrière de béton et de métal qui ferme hermétiquement les frontières de l'enclave palestinienne avec Israël. Mohammed Aqal, 29 ans, a poignardé un policier israélien à la sortie de Ramallah, en Cisjordanie occupée, et a été abattu, a indiqué la police israélienne. Le policier a été légèrement blessé.
Selon des photos de l'AFP, Mohammed Aqal portait autour de la taille un dispositif ressemblant à une ceinture d'explosifs. La police israélienne a dit enquêter pour savoir si le Palestinien portait effectivement un tel dispositif et si ce dernier était authentique ou pas. Aucune confirmation indépendante de l'authenticité ou non de cette ceinture n'avait pu être obtenue dans la soirée. Bassel Ibrahim, 24 ans, a été tué par balles lors de heurts à Anata, une localité entre Jérusalem et la Cisjordanie occupée. Cela porte à huit, le nombre de Palestiniens tués depuis l'annonce de Donald Trump, le 6 décembre.
Des milliers de personnes dans les rues, à Gaza. Après la prière hebdomadaire musulmane, des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue dans plusieurs secteurs de la bande de Gaza pour manifester contre la décision du président américain Donald Trump. Les protestataires arboraient notamment des pancartes sur lesquelles était écrit: "Toute la ville de Jérusalem est à nous". Des chefs de mouvements palestiniens ont participé à la manifestation.
Le Hamas appelle à des manifestations tous les vendredis. Des milliers de Palestiniens ont également défilé en Cisjordanie occupée. La veille, le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh avait appelé à des manifestations tous les vendredis dans les pays musulmans et les Territoires palestiniens pour protester contre la décision des États-Unis.
Selon Erdogan, la décision américaine est une "bombe au Proche-Orient"
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé vendredi les États-Unis d'avoir "jeté une bombe du Proche-Orient" en déclarant Jérusalem comme capitale d'Israël, une mesure qui a suscité des réactions de colère dans la région. "La décision prise par l'Amérique concernant Jérusalem est une nouvelle bombe jetée au Proche-Orient", a-t-il déclaré lors de la cérémonie d'inauguration de la première ligne de métro automatique à Istanbul. "Les musulmans ne peuvent pas accepter (...) qu'on s'efforce de faire de Jérusalem la capitale d'un État terroriste", a déclaré le président turc, dans une allusion à Israël. La Turquie et Israël ont normalisé leurs relations en 2016. Les deux pays ont intensifié leur coopération, notamment dans le domaine de l'énergie. Mais depuis l'annonce américaine, le président turc a vivement critiqué l'Etat hébreu, qu'il a plusieurs fois qualifié de "terroriste".