Deux couples d'hommes qui s'embrassent, tenant une banderole "Stop à l'homophobie en Tchétchénie", la tour Eiffel en arrière-plan : Amnesty international a demandé à Emmanuel Macron de "faire pression" sur son homologue russe Vladimir Poutine, qu'il reçoit lundi à Versailles.
Faire pression sur Poutine. "Nous voulons que monsieur Macron fasse pression sur monsieur Poutine, qui à son tour fasse pression sur monsieur Kadyrov [le président tchétchène], qui persécute en toute impunité les homosexuels avec la bénédiction des autorités russes", a déclaré à Cécile Coudriou, vice-présidente d'Amnesty international France.
Le happening, organisé à 9 heures sur le parvis des droits de l'Homme du Trocadéro, face au monument symbole de Paris, vise à "rendre visible cette question tchétchène", selon Cécile Coudriou, alors que les deux chefs d'État se retrouveront en tête-à-tête peu avant 14 heures au château de Versailles.
Aujourd'hui, Amnesty International interpelle E.Macron et V.Poutine ! #UrgenceTchétchéniepic.twitter.com/Yvm0BsT6Eh
— Amnesty France (@amnestyfrance) 29 mai 2017
Des homosexuels persécutés. Selon le journal russe Novaïa Gazeta, les autorités de la Tchétchénie, république russe du Caucase où l'homosexualité est plus qu'un tabou, ont arrêté plus de cent homosexuels et incité leurs familles à les tuer pour "laver leur honneur". Toujours selon le journal, au moins deux personnes ont été tuées par leurs proches et une troisième est décédée des suites d'actes de tortures.
"C'est à monsieur Macron de prendre le relais". Début mai, la chancelière allemande Angela Merkel avait demandé à Vladimir Poutine, lors d'une conférence commune, d'user de son "influence" pour que les droits des homosexuels soient respectés en Tchétchénie. Le président russe avait demandé trois jours plus tard aux pouvoirs judiciaire et sécuritaire de soutenir l'enquête diligentée par la déléguée des droits de l'Homme auprès du Kremlin. "Maintenant, c'est à monsieur Macron de prendre le relais", a commenté Cécile Coudriou.
"Monsieur Kadyrov est le président d'une République autonome, mais pas indépendante", a poursuivi la vice-présidente d'Amnesty France. "Nous partons du principe que monsieur Poutine va le rappeler à l'ordre si le scandale devient trop gênant pour la Russie".