Environ 300 militants néonazis ont manifesté samedi à Stockholm sous les huées de contre-manifestants et de dirigeants politiques qui demandent l'interdiction de leur mouvement.
Des centaines d'opposants à la manifestation. Encadrés par un service d'ordre équipé de boucliers en plexiglas, les militants du Mouvement de résistance nordique (NMR) se sont réunis en milieu de journée sur une place de la capitale, à deux pas du palais de justice. Aux abords de la place, des centaines d'opposants à la manifestation tenus à distance par un imposant dispositif de sécurité ont tenté de couvrir les discours des orateurs néonazis en scandant des slogans ou en tapant sur des barrières en fer. Parmi eux, la ministre de la Culture Alice Bah Kuhnke, de père gambien et de mère suédoise, a expliqué vouloir "être là où les nazis sont".
Pas d'incident majeur. La manifestation s'est dispersée en fin d'après-midi sans incident majeur, selon des journalistes de l'AFP sur place.
L'organisation nazie la plus violente en Suède. Bien qu'ultraminoritaire, la nébuleuse néonazie se fait depuis quelques années plus bruyante dans l'espace public et les réseaux sociaux, tirant avantage d'une législation libérale en matière d'expression et de manifestation. Fondé en 1997, le MNR est considéré par le magazine anti-racisme Expo comme l'organisation nazie la plus violente en Suède, dont de nombreux militants sont des délinquants de droit commun.
Le groupe promeut une doctrine ouvertement raciste et antisémite et ambitionne de remplacer les démocraties nordiques par un "État national-socialiste". Pour la première fois de son histoire, il va présenter une liste de 24 candidats aux législatives du 9 septembre, sans aucune chance d'obtenir au niveau national les 4% des suffrages nécessaires pour siéger au Riksdag. L'un de ces candidats fait l'objet d'une enquête de police pour avoir déployé une banderole le 20 avril 2018, jour-anniversaire de la naissance d'Adolf Hitler, à la mémoire du dirigeant nazi.