Au moins 19 civils ont été tués lundi par des bombardements dans la province syrienne d'Alep, au nord du pays, la majorité par des frappes sur des zones rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Parmi ce bilan figurent au moins trois civils tués dans la ville d'Alep par des roquettes tirées par des rebelles sur des quartiers tenus par le régime de Bachar al-Assad.
"Vraisemblablement" des raids russes. L'OSDH, qui dispose d'un large réseau de sources à travers la Syrie en guerre, a rapporté la mort de dix civils lundi matin dans des raids aériens "menés vraisemblablement par les avions russes" contre la ville rebelle d'Atareb, située à 35 km à l'ouest d'Alep. Moscou a lancé en septembre 2015 une campagne aérienne pour soutenir les forces du président syrien alors en difficulté. Les sources sur lesquelles se basent l'Observatoire identifient les auteurs des frappes en fonction du type d'avion, leur localisation et les munitions utilisées.
Des images obtenues par l'AFP montrent des hommes de la Défense civile à Atareb tentant d'éteindre un incendie dans un bâtiment détruit. Plus loin, des personnes ramassent des médicaments parmi les ruines de ce qui semble avoir été une pharmacie ou une clinique. Ailleurs, des fruits et des légumes écrasés s'entremêlent aux gravats. Dans la ville d'Alep, au moins six civils ont été tués par des barils d'explosifs largués par le régime sur les quartiers rebelles, a indiqué l'Observatoire, précisant que d'autres victimes étaient encore ensevelies sous les débris. Un journaliste de l'AFP présent dans le quartier al-Machad a vu des secouristes tenter avec difficulté d'extraire des survivants. Ils ont réussi à sauver vivant un jeune garçon mais le reste de sa famille n'a pas survécu.
L'une des villes les plus durement touchées. Divisée depuis 2012 entre des quartiers ouest tenus par le régime et des quartiers est contrôlés par des rebelles, l'ex-capitale économique de Syrie est l'une des villes les plus touchées par la guerre. Les quartiers rebelles sont totalement assiégés depuis le 7 juillet par les forces d'Assad, aggravant la situation humanitaire pour leurs plus de 200.000 habitants. Le régime bombarde régulièrement ces quartiers tandis que les rebelles visent la partie gouvernementale avec des tirs de roquettes. Ces tirs ont fait trois morts lundi selon l'OSDH. L'agence officielle SANA a fait état de la mort d'une femme enceinte et de son enfant. Déclenché en 2011 après la répression d'une révolte pacifique, le conflit syrien a fait plus de 280.000 morts et forcé des millions de personnes à la fuite.